Olgi

Le 28 juin 2012

 

Pendant que Marilou finit de se préparer, Michel fait un tour de Pépère pour vérifier les serrages de tout ce qui est visible.

Tiens, en voilà un qui n’a plus besoin d’être serré !

Notre cellule est fixée au châssis par 6 boulons et l’un d’eux a cédé…

Vraiment, il est impossible de rétablir la confiance entre Pépère et nous, dès que tout va bien, il nous rappelle que la mécanique est imprévisible.

Puisque ce matin nous allons à Olgi, la première ville importante que nous devons traverser, nous essayerons de faire réparer là bas.

La ville est un peu particulière avec la cohabition des yourtes, des villas et des petits immeubles.

Il faut changer de l’argent, Michel rentre dans une banque et demande à la caissière si elle s’occupe des devises.

Il y a une grande file d’attente mais tout le monde semble d’accord pour que le touriste passe en premier.

De toute façon, ça ira vite car un homme sort des bureaux et dit qu’ici, le change n’est pas bon. Il  emmène Michel  deux rues plus loin, dans une petite boutique pour faire la transaction.

En fait, cet homme, nous a été envoyé par la providence.

-Si je peux vous aider pour autre chose, n’hésitez pas !

-Oui, nous cherchons un garage pour une petite réparation.

-Venez avec moi, j’en connais un qui saura réparer.

Le premier ne peut pas, mais le deuxième sort sa soudure à l’arc et,  couché sous la cellule, il confectionne un nouveau boulon que nous ne pourrons bien sûr plus enlever sans disqueuse.

Si la réparation tient, c’est tout ce que l’on demande !

Il est l’heure du déjeuner, là encore, il nous conseille un bon restaurant turc.

-Reste manger avec nous !

-Non, je dois rejoindre ma femme.

-Va la chercher et manger avec nous !

-OK

En fait, sa femme est l’employée de la banque où nous sommes allés ce matin.

Nous apprenons beaucoup sur la vie des mongoles avec lui. Le repas fini, nous nous séparons.

-Hello !

Voilà nos deux jeunes hollandais, Nicole et Willem, vus il y a deux jours qui entrent dans le restaurant. Ils sont accompagnés par deux jeunes Suisses Allemands, Janine et Fabien, partis en motos depuis un an : l’Iran, l’Inde, le Tibet, la Chine, la Mongolie et bien d’autres pays.

-Vous dormez où ? demande Willem.

-Nous ne savons pas encore.

-Venez avec nous, nous sommes au « Blue Wolf », un « hôtel » avec des yourtes pour chambres et la possibilité de dormir dans nos véhicules.

-OK

Encore quelques courses au supermarché du coin, le temps de constater que les rayons bonbons et sucreries diverses sont plus nombreux que tout le reste.

Nous les rejoignons.

La soirée se termine autour d’un repas cuisiné par chacun et pris en commun.

 

 

 

Zone interdite

Le 26 juin 2012

Aujourd’hui, nous rebroussons chemin sur 2 ou 3 km, hier soir nous avons oublié de tourner à droite pour aller dans le parc national d’ Altaï Tavanbogd.

Au « carrefour » où nous devons prendre le chemin, un militaire à son poste de garde, nous arrête. Nous sommes à coté d’une caserne militaire où chaque famille dispose de sa yourte avec un panneau solaire.

C’est surement une formalité !

Il prend nos deux passeports et emmène Michel dans les bureaux. Le chef est là, regarde dans tous les sens les passeports.

Ruski ? (parlez-vous le russe)

Nous, « pa ruski », pourquoi, y a un problème ?

Pas de réponses, toujours aussi perplexes ou embarrassés, ils sont maintenant trois à regarder les passeports. Une femme vient les aider, puis une autre qui dispose de 10 mots d’anglais.

La situation dure bien 3/4 d’H et finalement, Michel comprend que la zone où nous pensions aller est interdite sans laisser passer. Trop près de la frontière chinoise !

Pas de problème, la Mongolie est assez grande, puisque c’est si compliqué d’aller dans la réserve, on ira ailleurs.

Nous ne savons pas si c’est pour nous aider ou par manque de confiance mais, le chef nous accompagne avec sa moto jusqu’à la sortie de la zone par un chemin pas facile du tout. Il faudra d’ailleurs l’aider à sortir sa moto d’un trou.

Il nous laisse maintenant seuls, nous traversons une longue zone désertique avec des paysages montagneux époustouflants.

Au milieu de ce paysage desséché, les yourtes n’ont pas de place… Ce sont des villages en briques de terre, ça ressemble plutôt à l’Afrique du nord.

Deux cavaliers, nous voient, se laissent dépasser et nous doublent en trombe simplement pour jouer avec nous, grands sourires de part et d’autre et chacun continue son chemin.

Nous rencontrons de drôle de compositions artistiques en os et morceaux de bois.

A midi, autour d’un étang c’est la pause déjeuner avec photos ornithologiques bien sûr…

Dès qu’une rivière coule dans cette région désertique, les yourtes apparaissent  et la vie avec.

Tout au long de la journée, nous traverserons plusieurs gués que Michel devra sonder pour éviter toute surprise une fois dans l’eau.

Si l’eau dépasse une certaine hauteur, ils font des ponts, ils n’inspirent pas toujours confiances, acceptent ils nos 3.5 T (et plus).

Pour le savoir, t’as qu’à essaye !

Bon, alors allons-y.

Après cette journée encore bien remplis, nous posons Pépère ici !!!  C’est le tout petit point blanc au centre de la photo.

Toute cette route, c’est du sport, mais une bonne marche c’est surement mieux.

Avant de finir la soirée dans notre Pépère, si on faisait une bonne marche ? Même en montant jusqu’en haut de la petite montagne, on aura toujours un œil sur lui.

Chaussures de marche, bâton et c’est parti pour une heure de grimpette.

 

Patience et émerveillement.

Le 26 juin 2012

De bonne heure, nous avons entendu passer les motards hongrois, certainement qu’ils souhaitent passer la frontière de bonne heure.

Nous, très souvent, nous prenons notre temps pour les choses routinières du matin. A dix heures, nous partons enfin pour le poste frontière situé à 1 km.

Surprise, nos motards sont encore là, mieux, ils n’en sont qu’au début des formalités…  La frontière n’ouvre qu’à 10 Heures, sans le savoir, nous étions dans le bon timing.

Ils nous expliquent où nous devons commencer, nous entrons dans un petit bureau isolé pour un premier enregistrement et nous voilà dans la file d’attente en 6 ou 7ème position.

Un Toy avec une tente de toit arrive, nous allons les voir, un jeune couple d’hollandais.

Ils sont partis avec un vieux Toy de 1987 chargé à bloc pour un voyage de 4 mois jusqu’en Mongolie. Comme nous, la mécanique leur a causé quelques soucis, il est évident que la surcharge en est la cause. En tout cas,  avec 4 pneus pas très bons, une roue de secours de route, pas de treuil, pas de plaque de désassemblage pas de ceci et pas de cela et des lames à l’horizontal au repos… le jeune homme n’est pas un inquiet.

La sortie de la Russie n’est pas une mince affaire, il nous faudra deux heures de bureau en bureau pour terminer les formalités avec bien sûr, des formulaires à remplir, tous en Russe… Et que je te tamponne ici et que je te tamponne là, « refaites le formulaire ! Il y a une erreur … ». Bien sûr pour sortir Pépère, il faut son papier d’entrée, celui que nous pensions avoir n’est pas bon.

Gros coup de stress…

En cherchant, Michel trouve un papier fait par les Kazakhs lorsque nous avons quitté le Kirghizstan.

La femme jette un œil dessus et :

Eh bien voilà ce que je vous demande !

Ah bon !

Marilou n’arrive pas à passer le contrôle, la femme lui indique le poste des conducteurs alors qu’elle n’a rien à y faire. Michel l’accompagne et miraculeusement, il n’y a plus de problèmes.

Nous nous sommes bien débrouillés et finalement, nous sortons avant les motards.

Juste derrière la barrière, attendent ceux qui doivent rentrer, nous reconnaissons quelques occidentaux. Michel ouvre sa fenêtre, et un bonjour bien français nous répond.

Alexis et Amélie rentrent de Pékin où ils ont enseigné le français pendant 2 ans.Leur  véhicule :  un sidecar  russe de 1965.

Quand on dit que tout est possible et qu’il suffit de le vouloir, ils en apportent la preuve. Passer dans de tels pays avec un engin pareil, c’est vraiment de la folie. D’ailleurs Amélie, exténuée, est  pressée d’arriver en France. Certainement que ce sera un souvenir inoubliable, mais en attendant, ils galèrent, ils se sont même fait tirer par des chevaux dans les bourbiers et gués nombreux en Mongolie.

Deux sympathiques motards Russes se joignent à nous un moment, ils ont des cartes alors nous les prenons en photos, on ne sait jamais ! Le GPS c’est bien mais on n’est jamais trop prévoyant pour affronter 1500 km de pistes et chemins.

12 km plus loin, nous voilà à la frontière Mongole, ELLE EST FERMEE !!!

Eh oui, c’est la pause déjeuner.

A 15 h, les grilles s’ouvrent au compte goutte et le cinéma des formalités recommence, nous avons compté six guichets pour faire tout les papiers, encore une bonne heure et nous sortons.

En tout, il nous aura fallu 6 heures pour passer de Russie en Mongolie, ils ont vraiment du temps à perdre.

Entre temps, nous avons retrouvé nos motards et les jeunes hollandais qui ne savent pas encore dans quelle direction aller, le Nord comme les Hongrois ou l’Altaï comme nous.

Nous leur disons au revoir et direction les grands espaces.

Incroyable ! Ces paysages souvent vus en photos où à la télé, sont déjà devant nous !

La piste tape fort avec alternance de bosses et tôles ondulées.  Pas grave ! Nous sommes émerveillés.

L’émerveillement nous trouble et tout d’un coup :

On s’est trompé de route !

Tu crois ?

Oui, il faut faire demi tour presque jusqu’à la frontière, il fallait prendre un chemin à droite !

Demi tour donc. Juste avant le fameux chemin, nous croisons tous nos amis qui finalement continueront par le nord du pays.

Le chemin, tu crois que c’est là ? demande Marilou.

Oui, il faut s’habituer à considérer ces chemins comme des routes pendant au moins, un mois.

A gauche un cheval, derrière sa crinière très fournie, nous voit peut être passer.

A cet instant, nous avons conscience que nous serons seuls avec cette nature incroyablement sereine et nos « éventuels » problèmes mécaniques !

Première invitation à venir dans la yourte prendre « nous n’avons pas compris quoi… » Pour ce soir, nous refusons poliment et continuons notre route.

Notre premier troupeau de yacks

Maintenant, nos premières heures en Mongolie sont déjà passées, nous commençons à apprivoiser notre nouvel environnement.

Pépère a déjà cassé une lame, à droite cette fois, nous mettrons un peu plus de pression dans les boudins gonflables et « in chala »

Michel va à pied, voir la ferme la plus proche et photographie notre premier beau bivouac.

 

 

 

 

 

 

 

Vers la frontière Mongole.

Le 24 juin 2012

 

Réveil au bord de l’eau ..

Des chevaux nous regardent un peu curieux.

Pour notre entrée en Mongolie, Pépère sera très propre. Après le lavage d’hier, il prend un bain d’eau propre pour enlever la boue et la poussière qui couvrent châssis et suspensions.

Nous avions déjà vu un paysan qui refuse d’appeler l’ancienne Leningrad : St Petersburg, eh bien aujourd’hui, c’est une statue de Lénine qui trône à l’entrée du village. Décidément, l’ex URSS a encore des nostalgiques.

On a plus grand-chose à se mettre sous la dent, ce petit magasin fera bien l’affaire.

Devant, nous faisons la connaissance de trois Hongrois en moto dont une femme, ils ont environ deux mois pour faire l’aller retour en Mongolie.

Encore un cycliste baroudeur, nous n’avons pas osé lui couper son élan. Cette fois ci, c’est un Autrichien.

Le paysage de montagne défile, toujours aussi beau.

Ici, quelques chèvres font le plein…

Les sapins, l’eau, l’herbe verte, et ce soir, avant la frontière nous profiterons surement d’une troisième nuit au bord d’un ruisseau dans les sapins…

Au sommet d’une montée, tout d’un coup :

Mais ! C’est quoi cette affaire !

En un clin d’œil, on a l’impression d’arriver dans le désert. En effet, nous roulons maintenant sur un plateau à 1800 mètres complètement désertique avec à gauche des montagnes pelées.

Pelées, peut être, mais très belles.

La Mongolie, signifie pas grand-chose à manger. Voilà la dernière ville avant la frontière où nous pouvons faire quelques provisions. Nous faisons également un dernier plein d’essence qui devrait nous permettre de faire un minimum de 1500 km.

Depuis 600 km la ville frontière est indiquée sur les panneaux. Nous pensions voir une ville mais c’est un tout petit village en bois très tranquille. Autour de nous, c’est déjà la Mongolie.

La frontière est bien fermée le dimanche, nous attendrons demain pas loin du village.

Les Hongrois arrivent également et vont monter leur tente sur une colline au loin.

Des enfants viennent nous voir, crient, s’amusent et font les fous autour de Pépère. Marilou leur donne des bonbons et peu après, nous les renvoyons chez eux.

Juste avant la nuit, une bonne balade à pied nous fait du bien.

 

 

 

 

 

On repousse l’entrée en Mongolie

Le 23 juin 2012

La région est superbe, nous voyons bien que nous sommes très loin de chez nous, il y a des signes, la population qui ne comprend rien à nos demandes, les adorables maisons en bois

Les villages tous aussi typiques

Mais d’un autre coté, cette nature montagneuse, verdoyante et ces cours d’eau nous rappellent notre Vercors ou les Alpes. Nous nous trouvons très bien ici et instinctivement, notre réveil se fait plus tardif.

Nous n’avons pas envie de nous dépêcher, Michel cherche le meilleur moyen de fixer notre nouveau cric. L’avant est bien approprié car il est absolument impossible de rajouter le moindre gramme à l’arrière. Il trouvera donc sa place, bien sanglé au dessus du treuil. Comme il enlève un peu l’arrivée d’air au radiateur, nous surveillerons la température pendant un moment.

Pendant ce temps, Marilou lave Pépère qui nous fait honte depuis plusieurs jours. Et avec des bouteilles d’eau, même de 5 litres, ce n’est pas une mince affaire.

Un voisin, venu avec son chien, nous fait la causette, nous ne comprenons pas grand-chose, mais il parait révolté de voir ces riches de « Leningrad » (il n’accepte pas encore le nouveau nom de Saint Petersburg), venir dans son beau village, construire de grands chalets  certainement pour le tourisme. Il est clair que le pauvre homme ne voit que le commencement de l’arrivée du tourisme.

Il est midi, nous ne serons pas à la frontière Mongole aujourd’hui. Demain la frontière sera fermée, nous ferons les 460 km restant sur deux jours. Ce n’est vraiment pas une punition.

Regarde cette fumée, ils font des brochettes ! On n’a pas encore mangé, alors faisons un «  quatre heures » !

OK !

Il y a aussi quelques étalages de souvenirs. Seuls étrangers, nous sommes en plein dans le tourisme russe.

Nous reprenons la route « Pépère »

A 16h30, nous en avons assez de voir Ces paysages défiler sans en profiter réellement.

Allez ! On s’arrête là !

Sur de l’herbe, au plat, nous terminons la journée avec bains de pied (brrrrr) et de soleil. Pour la première fois, nous sortons les deux fauteuils et la table de camping du coffre …

A tort où à raison, nous nous préparons à vivre des moments difficiles en Mongolie alors,

ON PROFITE….

 

 

Recherche d’un cric

Le 22 Juin 2012

 

Depuis nos derniers plantages dans la boue, nous avons un peu peur qu’un jour, nous ne trouvions pas de  solution. En Mongolie, nous pensons être souvent seuls, avec personne pour nous venir en aide alors, sans  arbre ou autre chose pour accrocher le treuil, nous avons besoin d’une solution de secours.

Il nous faut un cric spécial pour monter Pépère afin de glisser sous les roues, les plaques de désensablage ou des branchages. Nous en avions discuté avec Louis et Peter voilà ce qu’il nous faut.

 

Une photo prise sur un 4X4 en ville, sera notre seul moyen de demander où trouver l’objet.

Finalement, un marchand de pièces auto de Barnaul nous fait un plan pour aller chez un spécialiste.

Nous mettons 2h à parcourir la ville dans tous les sens pour finalement trouver ce qui, nous le pensons, nous sauvera peut être d’un mauvais pas un jour.

Maintenant, pour être vraiment tranquilles, il ne nous manque que des pneus spéciaux pour la boue mais après avoir hésité, nous gardons nos tous terrains, on verra bien…

Nous entamons la dernière ligne droite avant la Mongolie, cette partie n’avait pas été bien préparée et en fait, il nous reste encore plus de 600 km alors que nous pensions faire le trajet dans la journée. En plus, nous sommes vendredi et la frontière est fermée le dimanche.

Les premiers 100 km passés, nous traversons de grandes forêts de pins, à coté, il y a une rivière et les campings complètement disparus depuis la Géorgie réapparaissent.

Raft et canoës s’en donnent à cœur joie.

Peu avant la nuit, nous nous posons près d’un village, à coté d’une ferme. Le propriétaire vient nous voir et nous indique le chemin pour arriver au bord de l’eau.

Super ! Nous sommes seuls, au bord de l’eau et pas trop loin des maisons.

 

 

 

Barnaul

Le 21 Juin 2012

Les chambres ne sont pas terribles, pas de clim et les deux lits  séparés seraient mieux dans une chambre d’étudiant.

Au petit déjeuner, il n’y a plus de café, Michel demande à la fille chargée d’alimenter le buffet.

Nieto, café nieto !

En clair, il n’y a plus de café et elle s’en fout…

Michel se dirige vers la  cuisine et un garçon vient baisser le réservoir pour faire couler la dernière tasse.

Ouf ! Sauvé, mais quand même !…

Nous passons une bonne partie de la journée à flâner dans la ville.

A midi, nous déjeunons dans un restaurant sympa d’un hôtel, mais nous trouvons qu’il y a vraiment une grosse concentration de jolies jeunes filles assez sexy… qui vont et viennent. Que font elles là, nous ne sommes sûrs de rien, mais…

Retour à notre « super » hôtel en fin d’après midi

et…..  Nous profitons un maximum d’internet avant la Mongolie comme des condamnés à mort profiteraient de leur dernière cigarette.

Sauf qu’avec 5h de décalage, il devient de plus en plus compliqué de contacter la France.

 

Changement de décor.

Le 20 juin 2012

Aujourd’hui, nous avons 300 km à faire pour rejoindre Barnaul où nous passerons deux jours à l’hôtel avant d’attaquer la Mongolie.

Maintenant, comme par miracle, tout est différent : la route,

Les villages très colorés,

Les maisons,

Et la verdure,

Finie la steppe désertique ! Place à l’agriculture intensive, sur environ 200 km, ce ne sont que des champs cultivés à gauche comme à droite. Ils ont vraiment de quoi nourrir leur peuple en Russie ! Et dire qu’au début du communisme, ils ont subi des famines…

Nous arrivons assez tôt dans l’après midi à Barnaul, un petit tour de la ville nous permet de l’apprécier un peu. Les immeubles modernes n’ont pas tout à fait exclu les maisons traditionnelles en bois colorées.

Malgré tout, le style des villes communistes de l’ex URSS est encore très présent.

Nous tombons par hasard sur l’hôtel Barnaul. Pépère est sur un parking, les chambres ne sont pas très chères alors, nous passerons nos deux nuits ici.

En plus, l’hôtel s’occupe de l’enregistrement à l’OVIR et du lavage de notre linge.

 

 

 

Pépère tient le coup.

Le 19 Juin 2012

Réveil pluvieux dans ce village à l’ancienne. La première impression est que lorsque la pluie et le froid s’en mêlent, la pauvreté devient misère.

Il est presque gênant de profiter du confort que nous offre Pépère à coté de ces gens. Ils sont trop occupés par leurs tâches quotidiennes pour mesurer leur état de dénuement. Ils ne sont d’ailleurs pas très chaleureux envers nous et ne nous jettent même pas un regard.

Nous les laissons avec leurs fermes construites avec des traverses de voies ferrées. Leur vie continuera ainsi, rythmée par le passage fréquent des trains de marchandises.

La route est triste, la pluie ajoute un coté lugubre à la mauvaise qualité du revêtement. Il semble parfois que cette route qui défile devant nous, a été modelée par Salvador Dali pendant sa période molle. Pépère avance dessus comme un bateau dans la houle.

Pour ajouter à ce sinistre tableau, nous croisons beaucoup de bâtiments en ruines, même un ensemble d’immeubles.

Des familles devaient vivre ici avant, mais au fait, avant quoi ? Pourquoi tout a été abandonné ? Qu’est ce qui a fait fuir ces gens ? Nous ne le savons pas.

Un stop pour manger un morceau, le temps aussi de constater l’état pitoyable de Pépère.

La fin du parcours jusqu’à Semeï sera une succession de très mauvaises routes pleines de trous de bosses et de dévers. Elles sont  suivies de 10 où 20 km de bitume type européen qui débouchent sur 50 km de piste en cailloux ou terre creusée.

Un moment, Pépère décolle des 4 roues alors que nous ne sommes même pas à 40 km/h, incroyable ! Le contact avec la piste a été sévère…

Nous restons à son écoute pour voir s’il tient le coup, il semble que oui.

Voilà, nous arrivons à Semeï, bientôt la Russie, les routes devraient être bonnes maintenant.

Oui, mais il y a un policier dans un coin, là bas à gauche, qui, de loin nous fait signe avec son bâton.

OK, on s’arrête, il vient vers nous et comme toujours, nous tend la main pour dire bonjour. Avec eux, c’est le signal des hostilités.

Documents !

Michel sort son passeport pour lui montrer mais, d’un coup, le policier essaie d’enlever le film antieffraction que nous avons fait poser sur les vitres. Aussi sec, Michel lui prend la main, remonte la vitre et  l’engueule.

« Tu touches pas çà, c’est pour nous protéger » ! Le militaire qui l’accompagne, armé d’un fusil lui réexplique en deux mots kazakhs.

Au Kazakhstan, c’est interdit !

Peut être mais pas en France !

Oui, mais ici t’es au Kazakhstan !

Il recommence et essaie d’arracher le film, Michel lui enlève la main encore plus violement et referme la fenêtre en hurlant qu’il faut qu’il arrête maintenant…

Nous avons le sentiment que la situation devient hors de contrôle, chacun se fâche dans sa langue et alors que Michel arrête le moteur et s’apprête à descendre pour chercher un supérieur, il nous fait signe de partir en maugréant on ne sait quoi.

Bon, il a définitivement scellé le sort du Kazakhstan pour nous.

On se tiiiiire….

Encore 100 km, avec de la bonne route cette fois et  nous arrivons à la frontière Russe que nous redoutions sans vraiment savoir pourquoi.

Tout le monde est sympa, aussi bien coté Kazakh que Russe et en 1 heure, nous avons fini toutes les formalités sans stress et avec des fonctionnaires très compréhensifs.

Il est trop tard pour continuer, nous dormirons à 100 mètres de la frontière, protégés par les militaires russes. Ils sont passés nous voir pendant leur ronde.

Mongolie !!!

Quels  fous ces Européen…  qu’ils semblent nous avoir dit.

 

 

 

 

 

La route la route

18 juin 2012

Nous étions un peu inquiets hier soir, deux hommes ivres morts cuvaient pas loin de Pépère. Nous nous sommes endormis avec cette présence.

Ce matin, ils ne sont plus là. Pour nous c’est une journée monotone qui s’annonce il nous reste environ 700 km avant la frontière Russe.

Nous nous attendions au pire coté route et c’est très bien ainsi. C’était un bon moyen pour apprécier les routes pleines de nids de poules, de « trailles » et de dévers. Aucune comparaison avec notre première expérience au Kazakhstan.

En tout cas il y a bien deux poids deux mesures dans ce pays, les routes que nous parcourons depuis hier, contrastent avec les rues et boulevards d’Almaty flambants neufs. Et que penser des vieux cars très inconfortables que nous croisons

face à l’incroyable concentration de gros 4X4 Lexus, Porsche ou BMW également vus à Almaty…

Les cimetières musulmans que nous voyons depuis notre entrée il y a 2 mois au Kazakhstan, sont très variés, toujours très isolés.

Vers  14h nous faisons une halte au bord d’un lac classé en réserve certainement pour ses oiseaux, les roseaux sont également exploités par quelques fermiers.

Nous avons fait 400 km en 7h, ce n’est pas mal !

Ce soir, nous dormons à coté de quelques fermes de type Russe, nous les voyons rentrer leurs animaux, traire les vaches. Ils semblent très pauvres.