Le 8 mai 2012
Deux mois que nous sommes partis. Au réveil, faut pas rêver, c’est pareil qu’au coucher. Pas de petit déjeuner prévu dans cet hôtel, nous mangeons chez nous, sur le parking avant de « fuir » cet endroit.
Nous avions vu sur le site de nos amis Rouvier, que la route était terrible jusqu’à la frontière (80 km), en fait, comme ils ne sont pas venus par la Caspienne, ils n’avaient pas vu le pire. Les 80 derniers km avant la frontière sont très abimés, mais « roulables », entre 30 et 60 km/h. Depuis deux jours, nous faisons entre 15 et 40 !
Enfin, voilà la douane, totalement dingue, une immense file de camions , un tas de gens assis les uns contre les autres dans la poussière au milieu des ordures sous une chaleur accablante. Que font-ils là ? Nous n’en savons rien, pourquoi acceptent-ils de subir un tel sort sans y être contraints ? Mystère également. En tout cas, nous avons une grande admiration pour tous ces routiers internationaux qui restent des heures à ce type de frontières sans le moindre confort.
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Bon, qu’est ce qu’on fait, on passe devant ou on attend un ou deux jours ici ? Aller, on double la file en essayant de ne pas renverser Pépère sur un camion avec cette « route » creusée comme pas possible.
Chez les kazaks, il nous manque un papier. Aller, ils ne vont pas nous embêter avec ça, eh bien si. Michel qui n’a pas envie de rester plus longtemps dans ce pays, montre son impatience et finalement nous sommes relâchés.
Pour les Ouzbeks, c’est tout autre chose, nous devrons passer par plusieurs bureaux et nos papiers seront recopiés X fois, mais toujours dans la bonne humeur. Quand nous sommes « fouillés », c’est toujours pour visiter Pépère qui les intrigue. Oh, (c’est super) cuisine ! Toilettes ! Ils n’en reviennent pas. A chaque fois la fouille c’est ça. Un jeune militaire parle français, heureusement, il remplit pour nous le papier d’entrée dont les questions sont en Ouzbek et nous aide pour les autres formalités. Marilou lui donne un stylo et nous entrons dans le pays.
Une foule se jette sur nous, que veulent-ils ? Change ! Change !
A oui, c’est vrai, il nous faut des « soum ». Mais combien de Soum pour un Euro ? Alors la discussion s’engage dans une cacophonie indescriptible. Finalement, Michel connait approximativement le prix en euro du litre de diesel alors, en demandant le prix en soum, nous avions le change (en gros). Nous changeons 50 € et recevons 150 000 soum. Pour la petite histoire, il n’existe que des billets de 1000 alors, bonjour les piles dans les poches !!!.
Nous voilà sortis d’affaire. Non, pas vraiment il nous faut encore faire 250 Km entre 15 et 70 pour la première ville. Arrivés vers 20h nous n’avons pas trop le moral. Nous nous serions bien réfugiés dans un bon hôtel. A Kungrad, faut pas y compter !.. Alors la nuit tombe et nous ne pouvons plus chercher un camping sauvage. Nous demandons à 2 dames si nous pouvons dormir dans le camion en face de chez elles, Mais c’est NON… Après nous avoir laissé croire qu’il nous emmenait vers un hôtel, l’homme de la maison fait comprendre à Michel qu’il souhaite nous faire dormir chez lui.
Bon ! OK, exténués, nous ne sommes pas très enthousiastes à l’idée de devoir manger en famille, mais, entre temps, Oulourbek (c’est son nom) avait téléphoné aux femmes de la maison. Nous arrivons, la salle à manger s’installe, le thé, le riz avec de la viande et nous passons à la Vodka, Michel qui a une bouteille de whisky l’amène (la pauvre, nous n’aurons pas besoin de la ranger…) L’oncle qui parle anglais, est là, nous passons un bon moment.
C’est maintenant la séance photos et notre fatigue est oubliée. L’oncle, Ikram, policier de son état, semblait manigancer quelque chose depuis un moment. Il se lance : venez chez moi, à coté !
C’est sympa, nous le suivons. Là encore, la table est mise, et ça recommence, Coca, briques fourrées d’un tas de choses, Vodka Vodka Vodka. Les femmes sont fatiguées et vont se coucher, la vodka ayant fait son effet, les hommes libèrent Michel tout de suite après.
Un passage aux toilettes genre « la cabane au fond du jardin » nous nous retrouvons tous les deux à dormir par terre dans la salle à manger dans des couettes très belles et très chaudes.
Qui n’a pas connu la tempête, ne peut apprécier le calme du port… Eh bien ce soir, après nos galères des jours précédents, nous apprécions ce port d’accueil.