Du Burundi au Kenya

 

 Comme prévu, nous prenons la route du Kenya pour discuter avec la compagnie Messina du retour de Pépère.

En effet, grâce au site de nos amis  Chazel, nous savons où les trouver.

 Tout de suite à la sortie de Bujumbura, nous retrouvons la folklorique montée en direction de la Tanzanie. Les transporteurs à vélo prennent toujours autant de risques derrière les camions. Chaque véhicule emmène sont lot de remorques et de passagers clandestins.

 

Pépère participe également sans le vouloir, mais avec des pointes à 60 km/h les risques ne sont pas nuls…

 

Après un arrêt recueillement devant ce monument à la mémoire du génocide,

 

Nous passons devant une fête, des femmes dansent et chantent. Bien qu’il soit déjà tard, Marilou veux s’arrêter pour regarder.

Tout le monde est un peu étonné mais heureux de notre participation.

 Très vite nous voyons un homme et une femme bien habillés sortir de la foule, ce sont des responsables politiques qui ont organisé cette petite fête. Ils sont en campagne électorale et nous questionnent un peu pour connaître nos intentions.

Oh, nous nous sommes juste arrêtés admirer le folklore  de votre réunion !

 Un peu plus loin, nous retrouvons notre zone entre les deux frontières du Burundi et de la Tanzanie pour dormir en sécurité cette nuit.

 Le lendemain, le passage de la frontière n’est qu’une formalité et après quelques courses au marché,

nous pouvons entamer la traversée de la Tanzanie par le nord en direction du lac Victoria que nous atteignons en deux jours.

 

Après un bivouac à coté d’une antenne de téléphone gardée, nous faisons deux stops dans des hôtels souvent beaux à l’extérieur mais limite à l’intérieur…

Trois jours de route ont été nécessaires pour arriver au Kenya, peu avant la frontière, un groupe d’homme marche en bord de route, ils sont armés d’arcs et de flèches. Michel, intrigué arrête Pépère pour leur demander ce qu’ils font là.

Ce sont tout simplement des Kenyans qui ont traversé la frontière par les champs pour chasser.

 Il est vrai que si l’on observe la protection des huttes dans la région, nous sommes en terre sauvage.

 

Depuis plusieurs jours, nous évoluons au milieu d’une végétation bien verte, nous ne pensions pas trouver autant de verdure alors que le Serengeti n’est pas loin.

 

Nairobi est un peu loin pour une étape, nous passons la nuit dans un camp sur la route de la réserve de Massai Mara. Les matinées sont très fraiches, le blouson de Michel n’a pas encore servi, il sera plus utile à ce gardien Massai.

 Encore un peu de route et nous arrivons à Nairobi, C’est la première capitale digne de ce nom depuis notre départ.

 

Vite, nous décidons de repérer les bureaux de Messina pour demain mais l’adresse a changé et nos deux GPS sont en carafe…

Nous décidons de laisser Pépère sur un parking et d’y aller en taxi.

 Ce même taxi nous trouve un hôtel ou Pépère sera bien gardé.

 

Le lendemain, nous pouvons rencontrer Cyprian, responsable commercial. C’est encore le même qu’à l’époque du passage des amis Chazel.

 Il nous confirme le départ d’un bateau depuis Mombassa le 5 aout, il n’y a pas urgence, nous pouvons aller visiter la réserve de Massai Mara pendant qu’il prépare les papiers.

 RV est pris dans 4 jours. 

Attente à Bujumbura.

 

Du 13 au 15 août

Dès notre arrivée à l’hôtel, nous trouvons une réponse de notre transitaire par mail.

-Oui, nous avons trouvé un bateau pour ramener votre Pépère en Italie… j’attends encore une info et je vous donne le tarif.

Sauf que de matins en après midi, la réponse est repoussée. Nous devons vraiment avoir cette information pour préparer la fin du voyage. La décision est donc prise de rester jusqu’à ce que nous ayons tous les éléments.

En attendant, nous sommes bien installés dans ce petit appartement.

Pépère aussi.

Marilou profite de ces 3 jours pour ne plus faire la cuisine mais ne fera pas l’impasse sur les lessives.

Nous allons également voir le « musée vivant » de la ville où nous sympathisons avec une femelle chimpanzé, très heureuse de briser sa solitude avec nous pendant un bon moment.

Elle se prénomme Kita et veut tout voir : comment sont les « lolos » de Marilou ?

C’est quoi ce dessin sur le bras du blanc ?

Nous revenons la voir deux fois, vraiment cette femelle, génétiquement à 98% homme nous a étonnés. Elle est malheureusement obligée de s’adapter à son statut de prisonnière.

Le bâtiment des serpents abrite tous ceux que nous risquons de rencontrer, c’est glaçant !!!

Certains sont inoffensifs,

Mais d’autres comme cette vipère du Gabon, invisible dans les feuilles, est mortelle en 1 ou 2 minutes.

Finalement, nous recevons enfin la réponse pour le bateau. L’offre est totalement inacceptable, nous prenons la décision d’aller à Nairobi par le lac Victoria afin de négocier sur place le retour de Pépère par le port de Mombassa.

La source du NiL

 

Le 12 août

A 2000 mètres d’altitude la nuit dans Pépère a été fraîche, après la chaleur des jours derniers au lac Tanganyika, nous l’avons bien appréciée.

Comme convenu, « Henri Salvador » nous guide pour faire les 50 mètres séparant l’entrée du site à la source.

Sur place, le mince filet d’eau a été récemment aménagé.

Nous posons avec respect devant le point de départ du prestigieux fleuve des Pharaons.

Nous continuons par une petite marche pour aller voir la pyramide érigée  en mémoire de Burkhart Waldecker. Il découvrit cette source  en 1934.

Ici, chaque 22 février est organisée une réunion commémorative avec tous les chefs d’états des pays traversés par le Nil.

Ce petit pèlerinage terminé, nous empruntons une piste avec plusieurs ponts douteux.

Comme souvent, les gamins nous accompagnent.

Notre but : Une source chaude. Cette fois, elle n’est qu’à 33° et c’est vraiment l’idéal pour un bon bain.

Un peu plus instruits, nous pouvons quitter les lieux pour rejoindre Bujumbura. Les montagnes sont toujours aussi belles, avec cette fois-ci des magnifiques cultures de thé.

Nous en profitons pour passer un moment avec les cueilleurs.

Ils nous expliquent être mal payés et nous demandent de les faire augmenter… Nous ne pouvons malheureusement rien pour eux.

Tout au long de la route, les femmes, toujours aussi élégantes, marchent portant sur la tête, de jolis petits paniers d’osier, typiques de la région.

Plus loin, un village également très burundais.

La journée se termine par une descente très raide de 1200 mètres sur Bujumbura.

Nous choisissons de rester à l’hôtel « Ubuntu » et négocions un petit appartement avec chambre à l’étage pour un prix très raisonnable.

Surprise ! Deux grues royales vivent sur la pelouse. Et nous qui étions si fiers de les avoir photographiées dans la nature…

 

Chimpanzés et braconniers.

 

11 aout

Cette nuit, le poste de police a été très animé, une femme bien éméchée,  est venu régler un différent avec un homme sous l’autorité d’Emmanuel. Entendre cette femme hurler dans son dialecte pendant un grand moment était assez sympathique.

Aujourd’hui, on ne rigole plus, prêts à 7 heures, nous retrouvons nos deux amis pour aller voir les Chimpanzés en révolte. Dans un article sur internet, nous avons appris qu’en début d’année, ils ont tué un homme et blessé 3 autres.

Nous sommes là en amis et ils comprendront vite que nous ne sommes pas leurs ennemis.

Après une heure d’une piste épouvantable, nous arrivons à la réserve de « Vianga ».

La marche commence dans la forêt.

Juste avant une petite maison, nous croisons un homme sur le sentier.

Pascal lui demande s’il a vu des Chimpanzés ce matin.

-Oui, je les ai entendu « parler » là bas.

Bizarre, il a avec lui sa machette et une lance… Pourquoi faire cette lance ?

Pascal hésite car il avait prévu de nous emmener plus loin, finalement il reste sur son idée et 15 mn plus tard, on les entend sur un autre versant.

Vite, nous prenons leur direction, mais le terrain est très pentu, et la progression est lente.

Depuis ce matin, Pascal est en contact avec un collègue par GSM, il a entendu des Chimpanzés en dessous de pépère.

Demi-tour et nous coupons par les champs pour rejoindre le groupe. Ils font de plus en plus de bruit, ils crient vraiment très fort.

-C’est quoi, qui tape sur les arbres aussi fort ?

 Rapidement, Pascal comprend la situation

-ce sont des braconniers !

Dès cet instant, il n’a qu’une obsession, pourchasser ces braconniers, il ne pense plus vraiment à nous. Nous devons suivre sa marche forcée dans les pentes, les herbes hautes et les branchages.

Les bruits de haches sont de plus en plus forts, des hommes se parlent et les Chimpanzés crient avec une force incroyable… Tous ces bruits raisonnent de vallée en vallée, c’est très impressionnant.

La situation est claire, un groupe d’homme cherche à abattre un arbre sur lequel un chimpanzé est perché. Un chien abois, il est prêt pour la réception.

Pendant ce temps, la famille de chimpanzés reste à distance et crie pour impressionner les chasseurs et encourager leur congénère.

Maintenant, Pascal et Emmanuel nous ont distancés, Michel épuisé a fait un mauvais choix pour les suivre, nous nous asseyons pour observer la scène d’un peu plus haut.

Nous vivons un moment très impressionnant, que va-t-il sortir  de cette confrontation, nous vibrons pour cette petite bête, presque un humain, va-t-elle s’en sortir ?

Finalement, le bruit s’arrêtent et Pascal se souvient de nous, il remonte du fond de la petite vallée et confirme avoir fait fuir les braconniers.

Notre visite a donc permis de sauver un chimpanzé, mais pour combien de temps ?

Alors que Michel n’a pas réussi à les voir dans l’épaisse forêt et que Marilou ne gardera en mémoire que la vision d’un gros chimpanzé courant dans les grandes herbes face à nous. C’est malgré tout une satisfaction.

Après un repos mérité,

Nous retournons au village pour une dernière bière avec nos amis.

Puis, nous les quittons pour aller voir la source du Nil à environs 60 km, mais plus de 3 heures.

Nous sommes accueillis par Henri Salvador (nous l’avons appelé ainsi). Il se met en quatre pour que nous soyons bien installés pour la nuit, demain ce sera notre guide.

 

Hébergés par la police

 

9 et 10 août

Nos visas faits à l’entrée du pays ne sont valables que trois jours. A la frontière, un douanier nous avait dit :

-Vous les ferez prolonger à Bujumbura !

Avec une phrase comme celle ci, on s’attend à une simple formalité : NON !

Arrivés ce matin vers 11h, il nous faut toute la journée pour obtenir une prolongation de 15 jours.

Aucune information fiable pour la marche à suivre, nous voyons toute la journée les mêmes personnes, blanches ou noires, passer de bureau en bureau, attendre, aller faire des photocopies de visas à l’extérieur et surtout attendre… Tous ces gens sont ici, comme nous pour un visa, alors, on suit le mouvement sans trop s’énerver.

Vers 16h, tout est prêt. Nos visas sont dans le bureau du signataire. Il nous rend nos passeports, nous allons être libérés.

NON… maintenant que tout est en règle, il nous faut aller payer à un guichet à l’extérieur. Les bureaux ferment dans une heure, aurons nous nos visas ?

Michel s’acquitte des 60$ demandés et à grand renfort de compliments sur son travail, arrive à obtenir d’un jeune qu’il nous amène nos passeports avec les visas… Ouf…5h pour deux tampons alors qu’il n’y avait pas foule.

Il est tard, mais les réserves que nous voulons voir ne sont qu’à 70 km alors, on y va. Nous dormirons à Rumonge pour être sur place demain.

Avec le décalage horaire, la nuit arrive plus vite que prévue et nous devons conduire dans la nuit « noire » sans savoir où dormir.

Nos 4 yeux scrutent la nuit pour éviter de renverser les nombreux piétons (noirs) et vélos sans phare.

Finalement, nous allons au bord du lac vers une communauté de pêcheurs. Toujours en pleine nuit, nous leur demandons l’autorisation de dormir à coté de leurs installations.

Tous ces noirs autour de nous et les quelques « monnaie, monnaie… » entendus, sont assez inquiétants, mais un jeune nous parle en français et nous souhaite la bienvenue.

-Vous pouvez dormir là, pas de problème.

Pas très rassurés, nous commençons à nous faire à l’idée de passer la nuit dans Pépère bien fermé.

Mais, un autre homme arrive et nous dit d’aller dormir en haut de la côte vers le poste de police.

Oui, mais comment l’approcher ? En passant devant, nous avons vu un noir avec un fusil monter la garde,  à la porte d’un bâtiment délabré sans la moindre lumière. Nous n’avons pas osé nous arrêter de peur qu’il nous tire dessus.

Accompagnés par l’homme sur le marche pied de Pépère, nous remontons vers les policiers. Finalement, l’accueil est bon.

L’un d’eux appelle son chef. Il arrive et accepte de nous héberger pour la nuit.

Ce chef, c’est Emmanuel. Il veillera sur nous pendant deux jours.

Avant de dormir, nous lui faisons part de notre intention de visiter les deux petites réserves du coin.

Il nous fait d’abord le coup du :

– « vous avez un permis ? Au Burundi, il faut demander un permis au ministère de l’environnement» !

Et très vite il change d’attitude.

« Je vais téléphoner au garde, il sera là demain matin, on ira ensemble pour votre sécurité »

Encore une journée qui finit bien, nous pouvons allez nous coucher.

Au réveil, nous découvrons ce poste isolé dans les arbres. Les policiers y vivent en autonomie totale, ils ont même une basse-cour en plus des cochons pour la nourriture.

Ce matin, nous allons à la rencontre de Pascal, le garde de la première réserve. Il nous en fait faire le tour. Les babouins et autres singes sont invisibles…

C’est finalement une belle promenade dans la forêt de Kigwena.

Le retour se fait par le lac. Nous arrivons au fameux village de pêcheurs où nous pensions dormir hier soir… En fait, non, l’idée n’était pas bonne, maintenant, on le comprend.

De jour, ce n’est pas pareil, (surtout accompagnés d’un policier) nous pouvons traverser ce lieu tranquillement.

Le poisson pêché dans la nuit, sèche. Il en sera fait de la farine pour ajouter aux aliments.

Marilou fait son bain de foule habituel.

Il fait vraiment chaud maintenant, nous rejoignons le village plus haut,  boire un coup avec notre équipe.

Un homme laisse tomber son vélo chargé de noix de palme et malgré le monde, il doit se débrouiller seul. Situation assez bizarre…

Ensuite, sur l’insistance de Marilou, nous visitons deux petites fabriques liées à l’huile de palme.

Dans la première, deux hommes font de l’huile avec une vieille machine. Pas très appétissant dans les bacs de réception…

Dans la deuxième, ils utilisent le noyau de la noix pour faire du savon, ceci après les avoir pressés et avoir ajouté quelques ingrédients.

Là aussi, le matériel utilisé est très rudimentaire.

Emmanuel et Pascal ont décidé de nous emmener à la source chaude.

Avec cette chaleur, vous êtes fous !!!

Ils insistent. Alors, nous montons « tous les 4 » dans Pépère et après une heure de mauvaise piste, une oasis pleine de vie, apparaît.

-Y a du monde !

-Non, nous montons là haut, elle est plus chaude !

Source chaude OK, mais quand même, y a des limites… Avec la montre thermomètre de Michel, nous mesurons 46°. Le bout des pieds suffira pour nous pendant qu’Emmanuel s’immerge totalement comme le veut la tradition ici.

Un peu plus bas, la température est plus acceptable et nous en profitons également. Mais c’est vraiment chaud…

Cette journée assez inattendue avec un policier et un garde se termine avec leur proposition de nous accompagner demain, voir les chimpanzés dans la réserve de Vianga.

SUPER… vivement demain.

Montagnes et verdure

 

Du 7 au 9 août

Beau, très beau, voilà comment l’on peut résumer notre première impression sur le Burundi.

C’est un pays montagneux où l’on passe sans cesse de 2000 à 600 mètres et vice-versa, ce qui s’offre à nos yeux est totalement différent des mois précédents.

Dans les vallées, des programmes d’agricultures sont organisés.

Nous voyons vraiment des gens au travail.

Nous leur donnons parfois l’occasion de lever la tête pour une bouffée d’air.

Et ils aiment ça !

Que font-ils de toutes ces bananes ?

Comme partout depuis des mois, les transports se font à vélos, quel courage !!!

Même les briques…

Toutes celles-ci monteront les côtes sur des vélos.

Mais, gare à la chute, nous nous arrêtons pour aider ce jeune homme, impossible de redresser sa machine seul.

Ici, plus qu’ailleurs, Pépère intrigue, il faut dire que nous avons le sentiment d’être les premiers à venir au Burundi avec notre « voiture ».

Nous avions pris l’habitude de voir sur la tête des femmes, des seaux en plastique ou du bois, là, elles ont encore d’énormes cruches en terre, c’est plus sympa…

Pour se nourrir, nous n’aurons pas de problème, les marchés sont bien achalandés.

Mais, à chaque arrêt, c’est presque une émeute, tout le monde veut nous voir et surtout voir Pépère.

Tous ces transporteurs en vélo ne vont pas se priver d’un peu d’aide pour monter parfois à 1300 mètres d’altitude avant de recharger pour la descente.

-Tiens au fait Michel, regarde, on en avait deux d’accrocher à Pépère, ils viennent de s’arrêter !

Encore une petite descente vertigineuse, en seconde, et nous arrivons à Bujumbura, la capitale au bord du lac Tanganyika. Avec la Zambie, nous aurons finalement vu ses deux extrémités à plus de 600 km de distance. 

Cette fois, c’est un transporteur de chaises !!!

Notre programme dans ce pays reste à faire, pour le préparer et mettre le site à jour, nous restons 2 nuits à l’hôtel « La Source du Nil » 

C’était un des plus prestigieux hôtels de la capitale, mais aujourd’hui, il n’a plus beaucoup de clients. Pour nous décider, on nous propose une suite environ au tiers du prix.

Climatisation et wifi performant, nous ne le regrettons pas, même si l’eau chaude n’est arrivée au 3ème étage que le deuxième jour.

Au petit déjeuner, une rencontre avec un groupe de Burundais nous permet d’en savoir un peu plus sur le pays, qu’avec le petit futé.

Ils sont très sympathiques, ensemble, nous avons passé un bon moment.