Du 28 au 30 mai
Après tous ces jours de brousse, la réserve de « Nyanga », dans les montagnes nous fera du bien.
Nous prenons la route de l’Est en passant par une réserve botanique. C’est l’hiver, la saison n’est donc pas propice à ce genre de visite. Mais bon, les femmes y tiennent.
Finalement, nous passons notre temps à photographier les rares spécimens encore fleuris, oiseaux et insectes du parc. La propriété est très jolie, mais franchement, il faudrait revenir à la floraison.
Nous reprenons la route assez vite. Les marchés parallèles bien pratiques jalonnent le parcours.
Attention aux chargements… tous les cars sont comme ça,
Après quelques centaines de km, la nature nous étonne encore, comment cette bizarrerie géologique a bien pu se former ?
Le soir arrive vite, nous cherchons notre bivouac vers 17h, André et Mireille craignent que Michel ne pousse jusqu’à la nuit.
Un panneau « mission religieuse » attire notre attention. Nous prenons le chemin indiqué. Pour ce qui est de la mission, nous la cherchons toujours, mais nous nous arrêtons dans un champ très retiré, pas très loin des huttes.
Rapidement, nous avons de la visite. Mireille leur offre les roses qu’André lui avait offertes pour la fête des mères. Tout le monde visite nos « huttes » et chacun rentre chez soit avant la nuit.
La route est longue pour « Nyanga ». Il faut partir de bonne heure. Une maman rassemble ses enfants autour d’elle pour la photo. Elle le fait spontanément sur notre passage.
Un jeune fait du stop, il a deux oranges à la main. Ce Shona ne parle presque pas anglais. Nous l’emmenons 20 km plus loin faire son activité sportive scolaire.
Les villages pittoresques défilent,
A midi, le repas est pris entre les rochers.
Les bonjours se succèdent.
Marilou repère le premier aigle de la région.
Et nous arrivons enfin dans la réserve de « Nyanga », Il est un peu tôt pour se poser, alors nous cherchons les « Pits structures ».
Ce sont des restes de petites fermes d’élevage du XVI siècle. Ces fosses, pourvues d’un système de condamnation du tunnel d’entrée permettant de préserver les chèvres des lions et léopards.
Sur nos guides, un fort à visiter se trouve pas loin. Ils oublient de dire que le chemin d’accès est très compliqué.
Mais, avec André, on en a vu d’autres et nous arrivons finalement vers un tas de cailloux laissant apparaitre quelques parties bâties… pour être francs, ça ne vaut pas le coup.
Ce soir, le camping est calme et très nature, seul un couple et leurs deux enfants sont là.
Au réveil, nous avons la surprise de voir notre environnement couvert de givre… Eh oui, il fait moins 1 dehors. Nous sommes en hiver ici et à 1800 mètres, les nuits sont froides. Vite un coup de chauffage et l’intérieur de Pépère passe de 10 à 20 ° en 10 mn.
A 8h, nous partons à l’autre bout de la réserve pour voir la cascade de Mutarazi, la seconde plus haute de l’Afrique. C’est le petit futé qui le dit.
En route, nous passons par « la vallée de la Honde » haut lieu de violences pendant la guerre d’indépendance. Facile à croire quand on voit la richesse de cette vallée extraordinaire. C’est un mélange de montagnes suisses avec une végétation tropicale. Dans cette vallée, tout pousse.
A l’occasion d’un arrêt photos, nous rencontrons un homme qui nous emmène visiter l’exploitation de café où il travail.
Il nous présente au propriétaire, il a le même âge qu’André.
Difficile de savoir s’il a confisqué cette exploitation à un blanc après la guerre, mais elle est très bien entretenue. Il est très fier de nous montrer toutes ses richesses.
Café,
bananes, avocats géants, papayes et maïs pour leurs besoins propres.
Tout le monde s’arrête de travailler pour nous accompagner et Marilou profite du énième petit de la famille.
Plus loin, à un croisement, nous nous arrêtons pour quelques provisions. Les vendeuses ne font pas de détail, c’est 1 dollar pour un panier d’oranges, de bananes ou d’avocats…
Dommage que ce soit des denrées périssables…
Finalement, au prochain village, nous demandons où se trouve la fameuse cascade.
C’est par là !
Un jeune monte avec nous et nous voilà embarqués dans une partie de trial sur un chemin qu’aucun véhicule de notre genre n’a dû emprunter.
Quand le chemin devient vraiment trop étroit, nous décidons que les risques de casse sont trop importants et faisons demi-tour.
Pas grave, surtout que Mireille nous relit la description du petit futé « de loin, on aperçoit un mince filet d’eau, tomber dans la forêt… »
Bien sûr, tout le monde nous a vu monter, alors au retour, nous avons droit aux sourires de tous. L’émotion est grande quand nous repassons devant l’école, cette fois, ils sont tous là et nous crient tous en cœur, des « how are you » de leurs petites voix stridentes. Les professeurs ne sont pas en reste et montre le plaisir qu’ils ont à nous voir passer.
Toutes ces journées passées avec nos amis n’étaient pas vraiment prévues et nous avançons vraiment lentement surtout que finalement, nous passerons au Mozambique par l’Afrique du sud, soit 1200 km en plus, « oui, OK, en plus de quoi ? Mais quand même »…
Michel veut visiter les ruines de « Great Zimbabwe », nous ne visitons pas Maputo
Et filons en direction du Sud.
Comme chaque soir, nous prenons un chemin pour trouver le bivouac. Celui là nous pose un problème…
Qu’à cela ne tienne, nous dormirons dans le champ voisin. Mais comme toujours, de cet endroit désert, sort une femme bien embarrassée.
-No problème pour que vous restiez là, mais …. (elle ne parle que Shona et nous ne comprenons pas tout)
Tout en disant qu’il n’y a pas de problème, elle nous montre l’autre coté de la route et s’engage dans les bois.
Nous commençons à nous installer quand un homme jeune, rangers aux pieds nous fait comprendre que nous ne pouvons rester là.
-Oui monsieur, mais il fait nuit !
Il nous « conseille » d’aller à 10 km au bord de la grande route et demander à la police de dormir à coté d’elle.
Impossible de contourner cet homme. Nous repartons, et 200 mètres plus loin, effectivement, un panneau indique une caserne militaire. Après notre mésaventure avant Kariba, nous n’insistons pas.
Une fois dans le village, nous trouvons vite le bureau de police. Rien ne l’indique et à l’intérieur, un homme dort sur un matelas… C’est le policier. Il se lève, se chausse et confirme que nous pouvons dormir ici cette nuit. Il veillera sur nous car l’endroit lui paraît dangereux. Nous sommes à un arrêt de cars avec petits magasins, station d’essence, bars et beaucoup de passages.
Pour éviter le bruit, nous allons à l’autre bout de la rue, un peu à l’écart.
La musique ne nous gène pas et le sommeil nous prend rapidement après une journée bien remplie.