Impossible de partir d’Olgi

Le 1 juillet 2012
Vers 9h, alors que nous sommes tous occupés à nous préparer pour enfin partir à l’Est, dehors, l’anglais a disparu au profit du français. Trois 4X4 sont venus s’ajouter aux deux ardéchois retrouvés hier soir.
Le campement est plein.


Ils ont tous les trois des Toyota avec tente de toit.


Bien sûr, nous faisons connaissance et une fois de plus, André (belge) et Sylvie, Bernard et Marianne vivent en Ardèche, c’est vraiment incroyable, ils sont accompagnés de Michelle et son légionnaire, bout en train du groupe.
A midi, nous allons tous manger chez le turc.
Nous comprenons que nous ne partirons pas aujourd’hui. Après le repas, les femmes sont allées au marché.
Elles croisent le cortège d’un mariage. Tout le monde a sorti sa belle tenue, même les mamans à gauche mais, les chaussures laissent un peu à désirer…


Au passage, elles assistent au pillage d’une banque. En tout cas, il n’est pas discret…


Pendant ce temps, les hommes font le tour de Pépère et vérifient tout ce qui peut l’être avec l’expérience que nous n’avons pas. Tout va bien, sauf une des deux batteries qui n’a plus beaucoup d’eau !!! Michel ne comprend pas car l’autre est impeccable et elles ont été installées toutes les deux en même temps.

André, nous copie les cartes détaillées de toute la Mongolie pour notre GPS.
Le soir arrive et c’est l’heure de l’apéro. Entre temps, un Ecossais et sa copine Australienne sont arrivés avec leur Defender complètement réinventé en Australie.


Tout le monde participe à une séance de délire avec des couvres chefs achetés sur nos parcours.
Nous terminons cette journée bien sympathique avec zéro km de plus au compteur. Avant plusieurs jours, nous devrons ignorer les français rencontrés si nous voulons avancer…

D’Olgi à Olgi.

 

Le 2 Juillet 2012

Nous disons au revoir à nos nouveaux amis

et en route pour Olgi. Eh oui, les deux noms sont les mêmes, mais ce sont bien deux villes différentes.

Impossible dans tous ces chemins de trouver la sortie de la ville avec la bonne direction. Nous questionnons  plusieurs fois des passants, mais ils nous indiquent tous le Sud Est alors que nous devons aller au Nord Est…

Un groupe s’intéresse à nous et après une relecture de notre carte, ils confirment qu’il faut aller de l’autre coté de la ville et prendre le Nord Est. Dans ce pays, non seulement, les rares panneaux sont en cyrillique, mais le même nom est quelques fois utilisé pour deux villes différentes.

Nous allons donc d’Olgi à Olgi en passant par Hovd au Nord Est et non pas Hovd toujours, mais au Sud Est… Allez-vous y retrouver dans tout ça!!!

La route commence par la nationale A07… bonjour la nationale !

Après 50 km, c’est quasiment le désert. La poussière est infernale. Avec le vent dans le dos, dès que notre vitesse diminue, elle nous rattrape et il faut vite fermer les fenêtres.

Depuis une semaine, nous entendons beaucoup de personnes raconter qu’elles ont dû rebrousser chemin face à des rivières en crues dans le nord. Michel a choisi cette route car il semble qu’un pont passe la rivière, mais est ce vraiment un pont ?

Le verdict tombe au bout de 70 km. Nous ne serons pas obligés de faire demi-tour.

Deux mongols en motos s’arrêtent pour voir la tête de ces farfelus qui osent s’aventurer ici.

Quelque fois, le chemin nous fait penser que nous allons à la plage, mais non… c’est la route.

Aïe ! C’est peut être là qu’il faut faire demi-tour.

Que font ces gens arrêtés avant la rivière.

Nous les questionnons un peu, ils rigolent bien de nous voir ici avec cette drôle de « machine ».

Il y a une moto, un petit 4X4 et des piétons, nous mettons un bon moment pour comprendre que les piétons cherchent une voiture pour traverser. Nous prenons une jeune femme avec nous et le convoi démarre pour la traversée des deux bras de la rivière.

Nous avons de la chance de tomber sur eux car avec le courant, le passage doit se faire à des endroits précis.

Encore de la poussière à gogo jusqu’au soir, un passage bloqué par de petites dunes à contourner et nous arrivons à Olgi. Nos deux 4X4 à cellules que nous pensions retrouver là, n’y sont pas.

Nous continuons un peu, juste le temps de narguer ces énormes vautours qui n’auront pas nos carcasses

Et nous voilà posés en plein milieu de rien avec des yourtes et des petites montagnes au loin.

 

 

Un Loup

Le 30 juin 2012.

Dans la nuit, nous avons été réveillés par la pluie que nous redoutions. Nous décidons de partir au plus vite pour faire face aux nouvelles conditions.

La fatigue d’hier nous a mis le doute, nous ne continuons pas, surtout, qu’il semble que nous soyons les seuls à s’être aventurés ici.

Nous sommes venus là pour les animaux alors, tout ce qui bouge est photographié.

Une marmotte de Sibérie, elles sont énormes ! Comme de très gros lapins…

Un rapace, très nombreux dans ces montagnes, ils ne sont pas farouches et ont de quoi se nourrir avec tous les rongeurs qui passent devant nous régulièrement.

Nous voulons rentrer par un autre chemin alors nous nous arrêtons  vers la première yourte où, un homme travail du bois. Il fait une poutre à la hache, c’est vraiment du bon boulot !

Elle est où, la route pour le village Altaï ?

Il est très difficile de nous faire comprendre, c’est réciproque ! Une chose est sûre, en 5 mn il nous invite à boire le thé.

Marilou va dire bonjour à la mère occupée à traire « sa » yack.

Vu de l’extérieur, impossible d’imaginer l’intérieur chaleureux de ces yourtes. C’est très beau,

L’accueil est toujours aussi simple et gentil.

Nous avons même droit au concert du garçon.

Chacun est bien occupé, alors nous ne restons pas très longtemps.

Plus loin, une jument éconduit à sa manière un prétendant pas à son goût.

Nous avons remarqué que souvent, le bétail est marqué à la peinture, les cornes de cette chèvre n’y ont pas échappé.

Là, c’ est pas la même chose, c’est du sérieux…

-Arrête-toi ! lance Marilou. Elle empoigne l’appareil photo, met le zoom et voilà…

Un loup,

Nos efforts sont récompensés. Il est dans la steppe et veille de loin sur les troupeaux de chèvres et moutons.

Si on pouvait rencontrer un léopard des neiges ce serait super! mais ce vœu ne sera malheureusement pas exaucé.

Pour éviter le passage très difficile au bord du lac, nous gravissons une montagne très abrupte. Oui, mais voilà, maintenant il faut la redescendre de l’autre coté. La première courte est encore le meilleur rapport pour ne pas risquer de verser dans la pente.

Marilou est devant, à pied, elle enlève les grosses pierres et guide Michel. Le chemin est très en pente, à flanc de coteau avec des dévers et juste la largeur de Pépère. Qu’est qu’on est venu faire ici ?

Oui, mais dès qu’on regarde autour de nous, la question ne se pose plus.

On nous observe encore… Impossible de passer inaperçus.

Allez plus que 80 km…et nous serons à Olgi pour une nuit de repos au « blue wolf »

Un mongol en moto nous indique une nouvelle route par la montagne qui nous fera finalement gagner 40 km au prix de nouvelles grosses « chaleurs ». Ici 40 km, c’est comme 200 chez nous…

Nous arrivons exténués à Olgi vers 19h où nous retrouvons Willem qui n’a pu faire plus de 10 km hier, son échappement est resté sur la route. Il est tout fier de nous faire écouter le nouveau bruit du pot  qu’un garage lui a posé. C’est celui d’un ancien car russe… sur un toy ! L’effet sonore est assuré.

Complètement  « destroy », nous ne demandons pas notre reste et nous nous couchons de bonne heure.

Le visa court déjà depuis déjà 6 jours, demain, nous commencerons la longue route pour Oulan-Bator.

 

 

 

 

 

 

 

Vers les lacs de l’Altaï

Le 29 juin 2012

Vite, nous allons retirer nos permis pour l’Altaï demandés hier soir. Un au revoir à nos deux jeunes français et c’est parti.

La route est une fois de plus, très cassante, il faut faire attention.

Souvent Marilou demande :

-C’est encore loin ?

Loin, ici ça veut rien dire, alors profitons du spectacle.

-Et maintenant, on va où ?

Nous voilà au milieu d’un village de yourtes, on voit bien la suite du chemin, mais, comment  le rejoindre ?

-Peut être par là ?

-Non, on va s’embourber !

-Il faut passer par là ! Où peut être par là.

Marilou descend pour trouver le passage, puis Michel fait de même.

-OK ici ça doit passer !

Marilou reste dehors pour le guidage, mais, Michel recule et sent Pépère verser tout doucement. Qu’est ce qui se passe ? L’avant prend de la hauteur…

Heureusement, ce trou n’est pas suffisamment profond pour coucher Pépère. Mais quand même !

L’avant gauche se retrouve un mètre en l’air, Michel avec…

Pour Marilou, le spectacle est effrayant.

Dommage, nous n’avons pas la présence d’esprit de faire la photo, le premier réflexe étant de remettre Pépère à plat. Avec le blocage de différentiel, ce ne sera qu’une formalité, mais quand même…

De loin, quelques mongols nous regardent, que pensent-ils de nous ?

Alors que nous cherchons encore le moyen de retrouver la route, deux viennent nous voir et nous indiquent les passages successifs.

Partout ça passe, mais franchement, c’est pas du gâteau…

En fait, la cause de tous nos problèmes vient du fait que la route est… de l’autre coté de la rivière. Nous allons la rejoindre en traversant une zone pas terrible…

Des trous profonds avec de la boue, des gués, des marécages, des dévers et champs de cailloux nous occupent  pendant 40 km. C’est « presque » du trial tout le long.

Heureusement, nous n’avons pas besoin de faire le plein…

La pompiste vend à Marilou des fromages que pour la première fois, elle ne mangera certainement pas…

Le soir, nous arrivons encore dans un village de yourtes et toujours pas moyen de trouver le passage sans faire plusieurs aller et venus au milieu des ruisseaux « mouvants ». Finalement, nous voilà à la sortie et un poste militaire nous barre la route.

Oui, mais cette fois, nous avons le permis.

Deux énormes bourbiers plus loin, nous jetons l’éponge en espérant que nos efforts seront récompensés par la vision de quelques animaux réputés vivre ici tels que des ours, des léopards des neiges et des loups.

« Surtout, il ne faut pas qu’il pleuve, car comment retourner en arrière si le sol est encore plus imbibé »

Nous nous endormons avec cette phrase en tête.

Quelle journée encore !!! aucune de ces photos ne peut montrer la réalité. Lorsque les choses se compliquent, nous ne pensons pas aux photos…

Nous avons fait 160 km.