Le 26 juin 2012
De bonne heure, nous avons entendu passer les motards hongrois, certainement qu’ils souhaitent passer la frontière de bonne heure.
Nous, très souvent, nous prenons notre temps pour les choses routinières du matin. A dix heures, nous partons enfin pour le poste frontière situé à 1 km.
Surprise, nos motards sont encore là, mieux, ils n’en sont qu’au début des formalités… La frontière n’ouvre qu’à 10 Heures, sans le savoir, nous étions dans le bon timing.
Ils nous expliquent où nous devons commencer, nous entrons dans un petit bureau isolé pour un premier enregistrement et nous voilà dans la file d’attente en 6 ou 7ème position.
Un Toy avec une tente de toit arrive, nous allons les voir, un jeune couple d’hollandais.
Ils sont partis avec un vieux Toy de 1987 chargé à bloc pour un voyage de 4 mois jusqu’en Mongolie. Comme nous, la mécanique leur a causé quelques soucis, il est évident que la surcharge en est la cause. En tout cas, avec 4 pneus pas très bons, une roue de secours de route, pas de treuil, pas de plaque de désassemblage pas de ceci et pas de cela et des lames à l’horizontal au repos… le jeune homme n’est pas un inquiet.
La sortie de la Russie n’est pas une mince affaire, il nous faudra deux heures de bureau en bureau pour terminer les formalités avec bien sûr, des formulaires à remplir, tous en Russe… Et que je te tamponne ici et que je te tamponne là, « refaites le formulaire ! Il y a une erreur … ». Bien sûr pour sortir Pépère, il faut son papier d’entrée, celui que nous pensions avoir n’est pas bon.
Gros coup de stress…
En cherchant, Michel trouve un papier fait par les Kazakhs lorsque nous avons quitté le Kirghizstan.
La femme jette un œil dessus et :
Eh bien voilà ce que je vous demande !
Ah bon !
Marilou n’arrive pas à passer le contrôle, la femme lui indique le poste des conducteurs alors qu’elle n’a rien à y faire. Michel l’accompagne et miraculeusement, il n’y a plus de problèmes.
Nous nous sommes bien débrouillés et finalement, nous sortons avant les motards.
Juste derrière la barrière, attendent ceux qui doivent rentrer, nous reconnaissons quelques occidentaux. Michel ouvre sa fenêtre, et un bonjour bien français nous répond.
Alexis et Amélie rentrent de Pékin où ils ont enseigné le français pendant 2 ans.Leur véhicule : un sidecar russe de 1965.
Quand on dit que tout est possible et qu’il suffit de le vouloir, ils en apportent la preuve. Passer dans de tels pays avec un engin pareil, c’est vraiment de la folie. D’ailleurs Amélie, exténuée, est pressée d’arriver en France. Certainement que ce sera un souvenir inoubliable, mais en attendant, ils galèrent, ils se sont même fait tirer par des chevaux dans les bourbiers et gués nombreux en Mongolie.
Deux sympathiques motards Russes se joignent à nous un moment, ils ont des cartes alors nous les prenons en photos, on ne sait jamais ! Le GPS c’est bien mais on n’est jamais trop prévoyant pour affronter 1500 km de pistes et chemins.
12 km plus loin, nous voilà à la frontière Mongole, ELLE EST FERMEE !!!
Eh oui, c’est la pause déjeuner.
A 15 h, les grilles s’ouvrent au compte goutte et le cinéma des formalités recommence, nous avons compté six guichets pour faire tout les papiers, encore une bonne heure et nous sortons.
En tout, il nous aura fallu 6 heures pour passer de Russie en Mongolie, ils ont vraiment du temps à perdre.
Entre temps, nous avons retrouvé nos motards et les jeunes hollandais qui ne savent pas encore dans quelle direction aller, le Nord comme les Hongrois ou l’Altaï comme nous.
Nous leur disons au revoir et direction les grands espaces.
Incroyable ! Ces paysages souvent vus en photos où à la télé, sont déjà devant nous !
La piste tape fort avec alternance de bosses et tôles ondulées. Pas grave ! Nous sommes émerveillés.
L’émerveillement nous trouble et tout d’un coup :
On s’est trompé de route !
Tu crois ?
Oui, il faut faire demi tour presque jusqu’à la frontière, il fallait prendre un chemin à droite !
Demi tour donc. Juste avant le fameux chemin, nous croisons tous nos amis qui finalement continueront par le nord du pays.
Le chemin, tu crois que c’est là ? demande Marilou.
Oui, il faut s’habituer à considérer ces chemins comme des routes pendant au moins, un mois.
A gauche un cheval, derrière sa crinière très fournie, nous voit peut être passer.
A cet instant, nous avons conscience que nous serons seuls avec cette nature incroyablement sereine et nos « éventuels » problèmes mécaniques !
Première invitation à venir dans la yourte prendre « nous n’avons pas compris quoi… » Pour ce soir, nous refusons poliment et continuons notre route.
Notre premier troupeau de yacks
Maintenant, nos premières heures en Mongolie sont déjà passées, nous commençons à apprivoiser notre nouvel environnement.
Pépère a déjà cassé une lame, à droite cette fois, nous mettrons un peu plus de pression dans les boudins gonflables et « in chala »
Michel va à pied, voir la ferme la plus proche et photographie notre premier beau bivouac.