KHIVA

Le 11 mai 2012

Un jour et demi que nous sommes à Khiva et la vraie visite touristique n’a toujours pas commencé. La journée sera consacrée à ce rituel.

Pour commencer, nous essayons de rentrer dans une mosquée assez particulière, entièrement soutenue par des piliers de bois sculptés.

Alors que la veille, nous n’avions pas pu rentrer sans billets, les femmes à l’entrée ne nous demandent rien. Elles nous reconnaissent et comme hier, elles demande à Marilou des parfums français.  Ah la France et son luxe…

Pour les gens ici, le luxe, ce sont les dents en or, on a l’impression qu’après les dents de lait, viennent les dents en or ou alors, placent ils leur argent ainsi.  C’est peut être mieux que la bourse par les temps qui courent.

Comme partout, plus on est vieux, plus on est riches.

Nous continuons par le harem où nous sommes refoulés par une gardienne intraitable. Pour visiter, il nous faut un billet. Bien sûr nous comprenons, alors vendez nous un billet ! Non ! Non !  Ce n’est pas ici les billets, il faut aller jusqu’à la porte ouest, à l’autre bout de la ville. Marilou reste dans le coin et Michel y va seul. Finalement, sur place une femme parle anglais et nous pourrons mieux localiser les lieux que nous souhaitons voir.

Le harem, pas mal, les faïences, les boiseries peintes, c’est très travaillé et agréable !

Il y a même encore quelques femmes dans les lieux !

Vers 13h, nous croisons à nouveau Scott et Yann que nous n’avons pas vus depuis 3 jours. Direction le café restaurant où chacun raconte ses dernières aventures. Eux, ont bien failli rester en panne sèche dans le désert après avoir pris une piste en cul de sac au bout de 30 km dans le paysage désertique de la mer d’Aral.

Retour à nos visites, les Madrasas immenses et plusieurs dans chaque ville

Ce sont des collèges religieux musulmans où toutes les traditions artistiques sont étalées devant les yeux des visiteurs.

Entre Madrasas et mosquées, un homme dans ses pensées, certainement religieuses.

Nous sommes  écrasés entre de grands murs en briques délimitant les petites ruelles.

Voilà le deuxième palais que nous souhaitions visiter. Michel s’arrête un instant à coté du trou au milieu de la place publique. Nous avons lu qu’ici, avaient lieu les exécutions par décapitation. Au XVIII ème siècle 3000 soldats russes ont subi ce triste sort. Un trou était bien nécessaire pour l’évacuation de tout ce sang. Bon ! Heureusement, aujourd’hui, nous ne risquons plus rien (en principe…)

Le palais est toujours dans le même style que les Madrasas.

 

Il est très beau mais, pour ceux qui ont le courage de monter les marches de 50 cm,

le plus important est la vue de la ville depuis la terrasse.

16h, nous repassons à l’hôtel où Pépère est bien gardé, un dernier petit coup d’internet et nous prenons la route pour Boukhara, il n’y a que 470 km, mais quelles routes aurons-nous ?

Eh bien,  après une cinquantaine de km potables, nous passons un pont prévu pour les deux sens de circulation à la fois pour les voitures et pour les trains. A l’entrée de chaque coté, un poste de garde nous laisse circuler ou pas, en fonction de ce qui se passe sur le pont.

 

Tout de suite après, c’est le rodéo nous roulons jusqu’à la tombée de la nuit et ce soir ce sera hôtel 4 étoiles (chez Pépère) dans le désert. Un berger s’arrête et demande une cigarette puis repart.

Nous sommes seuls et très bien.

Journée pour le site

le 11 mai 2012

La nuit a été bonne dans un petit hôtel où nous n’étions que deux clients alors que les grands  de la ville sont remplis par les cars de touristes tous les jours.

Nous serions bien restés une nuit de plus, mais il n’y a pas internet.

A 11h, nous rejoignons l’hôtel Asia. Notre journée est réservée en priorité à la mise à jour du site. Depuis 10 jours, notre famille et nos amis n’ont plus de nouvelles, alors à peine installés, tout le matériel est sorti dans le hall de réception et nous voilà au travail.

Grosse déception, le débit est ridicule. Il faut tout de même profiter de ce mince filet d’octets. Au bout de deux heures, nous jetons les armes et partons dans la ville où la veille, nous avions repéré 2 cafés avec du wifi.

Il fait très chaud, nous succombons à quelques achats « impulsifs » avec toujours cet objectif de ne pas remplir les placards de Pépère déjà bien pleins. Ce sera un petit chapeau Ouzbek pour Michel, une toque en fourrure pour Marilou et quelques babioles pour les enfants.

Nous entrons à 13h dans un des cafés internet et le travail recommence. Nous déjeunerons là pour ne pas donner l’air d’abuser encore que….

Le débit est à peine plus rapide qu’à l’hôtel et nous resterons jusqu’à 17h pour « presque » terminer le travail.

Maintenant, c’est le moment de flâner dans le village, les touristes sont partis.

Mis à part quelques détails modernes, tels que 2 ou 3 voitures garées et les tuyaux de gaz partout, nous avons l’impression de remonter dans le temps est là.

Les enfants jouent,

Des femmes travaillent

d’autres profitent de la fraîcheur.

Ce soir, ce sera encore internet jusqu’ à minuit sans avoir fait ce que nous avions prévu.

Demain matin, on recommence!

Nettoyage de Pépère

10 mai 2012

Ce matin, nous n’avons ni l’un ni l’autre l’intention de repartir sans nettoyer Pépère. Après toutes ces heures de pistes, le sable fin et la poussière sont partout, Michel s’occupe du filtre à air et avec le compresseur, il souffle tout ce qu’il peut. Pendant ce temps, Marilou passe tout l’intérieur, avec l’aération, la salle de bains, c’est terrible.

Le travail terminé, cap sur Khiva, nous passons du désert aux cultures au gré des cours d’eau.

Pour traverser cette eau, il y a des ponts, celui-ci est payant, 3 € plus une commission au policier de service si l’on se laisse faire, Michel dira non.

 

Les femmes travaillent les champs de riz à la main, de loin leur action semble dérisoire dans ces grands champs, mais, le résultat est là, ils ont du riz.

Arrivée à Khiva en début d’après midi, nous cherchons un hôtel pour deux jours, entre la visite de la ville et la mise à jour du site, il faudra bien ça.

Nous mangeons pour 10 € et commençons à parcourir la ville fortifiée. Nous sommes très impressionnés, c’est la première ville vraiment dépaysante, il est facile d’imaginer les hommes en turban et leurs chameaux faire étape ici au cours de leurs voyages sur la route de la soie.

En réalité, nous rencontrons pour la première fois depuis longtemps des francophones. Une femme de Lausanne très sympathique (à droite sur la photo). Elle a voyagé en Mongolie avec une interprète et un chauffeur, drôle d’idée… mais elle était ravie

. Puis, c’est au tour d’un couple de l’Yonne venu en Ouzbékistan par avion, ils nous ont apporté des nouvelles fraiches sur notre ancien et nouveau Président.

La grande visite de la ville est pour demain?  Ce soir, on admire le coucher de soleil.

Le dernier râle de la mer d’Aral.

09 mai 2012.

Un peu avant 8 h, nous sentons que la maison se retient et attend notre lever. Alors, debout !

En deux coups de cuillères à pot, notre chambre redevient une salle à manger et nous sommes à nouveau tous autour de la table. Rien ne manque : Crêpes, biscuits, pain, beurre et thé , tout y est . Sur le conseil de Marilou, Michel va chercher un pot de Nutella. Le petit se régale.

Pour la toilette, la maîtresse de maison fait chauffer de l’eau, le plus ancien des frères Alisher, remplit un petit seau en suspension sur un  petit lavabo qui dispose d’un système très ingénieux dans son fond. Une pression vers le haut et l’eau coule. Le problème, c’est que tout est dans le jardin et qu’il faut se laver avec le slip !!! Marilou a eu bon nez d’aller chez Pépère.

Avant de partir, nous allons dans la maison d’Ikram, souhaiter un bon anniversaire à la Mamy qui fête ses 67 ans

En Ouzbékistan, le 9 mai est férié. Les hommes et la mamy ont prévu d’aller au cimetière comme tout le monde.

et tout le monde, c’est tout le monde…

C’est le moment des adieux, Alisher veut voir notre GPS, Michel l’allume mais rien ne se passe, après tous les problèmes de faux contacts que nous avons eu, le voilà en carafe pour de bon. Pas de problème pour Ikram, il part avec Michel et le GPS,  3 rues plus loin chez le réparateur « agréé ». Ils auront un petit contre temps, le garçon, a bu trop de Vodka hier soir et il faut le réveiller et qu’il se mouille la figure. Un peu d’attente et le voilà au boulot. Deux coups de cutter et deux de soudures plus loin, tout est rentré dans l’ordre. Il n’a surtout pas voulu être payé. Dans quel monde vit-on ? Plus on est pauvre et moins on veut de l’argent.

Derniers adieux et en route pour la mer d’Aral. On voit bien que c’est jour de faite, les familles entières sont du voyage…

Michel arrête un moment Pépère pour refaire sa  toilette et nous arrivons à Moynaq. Sacré George Pernoux de Thalassa, il avait donné l’envie à Michel de venir dans ce coin désertique depuis presque 20 ans.

 

 

La folie des hommes, les mêmes que ceux qui n’ont toujours pas compris ou pas voulu comprendre les conséquences inévitables du réchauffement climatique. Voila un bon exemple, ces photos parlent d’elle mêmes….Pour faire du coton pas cher, on a vidé la mer… faut le faire !!!

Au retour, à un contrôle de police où nous avions été arrêtés ce matin, nous voyons deux motos. Sûr que c’est Scott et Yann !  Michel stoppe Pépère et, Yann qui nous a vus, sort du « bureau » pour nous faire signe. Du coup tout le monde sort et le policier qui avait oublié de nous faire signer son cahier ce matin en profite pour réparer son oubli. Nous apprenons à cette occasion qu’ils n’ont pas eu de problèmes sans les papiers d’importation de leurs motos. C’est quand même sympa ces rencontres toujours imprévues …

Les plaisirs du bain…

Nous sommes en direction de Khiva, nous longeons la frontière avec le Turkménistan en faisant bien attention de ne pas la trouver. Sans panneau indicateur, merci Navigator !

Michel qui souhaitait dormir dans le désert, accède au désir de Marilou de dormir prêt d’un village. Un paysan nous donne la permission de dormir dans un champ pas loin de chez lui,  nous refusons gentiment l’invitation d’un autre qui se voyait bien nous avoir comme invités ce soir, et voilà, nous pouvons manger un peu et dormir.

 

 

 

L’Ouzbekistan

Le 8 mai 2012

Deux mois que nous sommes partis. Au réveil, faut pas rêver, c’est pareil qu’au coucher. Pas de petit déjeuner prévu dans cet hôtel, nous mangeons chez nous, sur le parking avant de « fuir » cet endroit.

Nous avions vu sur le site de  nos amis Rouvier, que la route était terrible jusqu’à la frontière (80 km), en fait, comme ils ne sont pas venus par la Caspienne, ils n’avaient pas vu le pire. Les 80 derniers km avant la frontière sont très abimés, mais « roulables », entre 30 et 60 km/h. Depuis deux jours, nous faisons entre 15 et 40 !

Enfin, voilà la douane, totalement dingue, une immense file de camions , un tas de gens assis les uns contre les autres dans la poussière au milieu des ordures sous une chaleur accablante. Que font-ils là ? Nous n’en savons rien, pourquoi acceptent-ils de subir un tel sort sans y être contraints ? Mystère également. En tout cas, nous avons une grande admiration pour tous ces routiers internationaux qui restent des heures à ce type de frontières sans le moindre confort.

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Bon, qu’est ce qu’on fait, on passe devant ou on attend un ou deux jours ici ? Aller, on double la file en essayant de ne pas renverser Pépère sur un camion avec cette « route » creusée comme pas possible.

Chez les kazaks, il nous manque un papier. Aller, ils ne vont pas nous embêter avec ça, eh bien si. Michel qui n’a pas envie de rester plus longtemps dans ce pays, montre son impatience et finalement nous sommes relâchés.

Pour les Ouzbeks, c’est tout autre chose, nous devrons passer par plusieurs bureaux et nos papiers seront recopiés X fois, mais toujours dans la bonne humeur. Quand nous sommes « fouillés », c’est toujours pour visiter Pépère qui les intrigue. Oh, (c’est super) cuisine ! Toilettes ! Ils n’en reviennent pas. A chaque fois la fouille c’est ça. Un jeune militaire parle français, heureusement, il remplit pour nous le papier d’entrée dont les questions sont en Ouzbek et nous aide pour les autres formalités. Marilou lui donne un stylo et nous entrons dans le pays.

Une foule se jette sur nous, que veulent-ils ? Change ! Change !

A oui, c’est vrai, il nous faut des « soum ». Mais combien de Soum pour un Euro ? Alors la discussion s’engage dans une cacophonie indescriptible. Finalement, Michel connait approximativement le prix en euro du litre de diesel alors, en demandant le prix en soum, nous avions le change (en gros). Nous changeons 50 € et recevons 150 000 soum. Pour la petite histoire, il n’existe que des billets de 1000 alors, bonjour les piles dans les poches !!!.

Nous voilà sortis d’affaire. Non, pas vraiment il nous faut encore faire 250 Km entre 15 et 70 pour la première ville. Arrivés vers 20h nous n’avons pas trop le moral. Nous nous serions bien réfugiés dans un bon hôtel. A Kungrad, faut pas y compter !.. Alors la nuit tombe et nous ne pouvons plus chercher un camping sauvage. Nous demandons à 2 dames si nous pouvons dormir dans le camion en face de chez elles, Mais c’est NON… Après nous avoir laissé croire qu’il nous emmenait vers un hôtel, l’homme de la maison fait comprendre à Michel qu’il souhaite nous faire dormir chez lui.

Bon ! OK, exténués, nous ne sommes pas très enthousiastes à l’idée de devoir manger en famille, mais, entre temps, Oulourbek (c’est son nom) avait téléphoné aux femmes de la maison. Nous arrivons, la salle à manger s’installe, le thé, le riz avec de la viande et nous passons à la Vodka, Michel qui a une bouteille de whisky l’amène (la pauvre, nous n’aurons pas besoin de la ranger…) L’oncle qui parle anglais, est là, nous passons un bon moment.

C’est maintenant la séance photos et notre fatigue est oubliée. L’oncle, Ikram, policier de son état, semblait manigancer quelque chose depuis un moment. Il se lance : venez chez moi, à coté !

C’est sympa, nous le suivons. Là encore, la table est mise, et ça recommence, Coca, briques fourrées d’un tas de choses, Vodka Vodka Vodka. Les femmes sont fatiguées et vont se coucher, la vodka ayant fait son effet, les hommes libèrent Michel tout de suite après.

Un passage aux toilettes genre « la cabane au fond du jardin » nous nous retrouvons tous les deux à dormir par terre dans la salle à manger dans des couettes très belles et très chaudes.

Qui n’a pas connu la tempête, ne peut apprécier le calme du port… Eh bien ce soir, après nos galères des jours précédents, nous apprécions ce port d’accueil.

 

T’as voulu aller au Kazakhstan, et bien tu y es !!!

Le 7 Mai 2012

Notre première nuit dans la steppe a été un peu ventée, mais c’est à peu près ce à quoi nous nous attendions.

Levés de bonne heure, et nous voilà partis affronter la mauvaise route commencée hier. Manifestement, dans ce pays, ils ont du pétrole mais pas l’idée d’entretenir les routes avec l’argent qu’il génère.

 

Notre journée sera faite d’une succession de « chaleurs »… Pépère est souvent très vite sur un angle inquiétant et Michel apprend la science du pilotage d’un tel engin sur 200 Km par jour. Marilou se familiarise aux limites du même engin. Chaque soir nous plaignons ces « pauvres » possesseurs de 4X4 équipés d’une tente de toit sans tout notre confort, mais, dès que les conditions de route se dégradent, nous les envions vraiment.

 

Entre 2 bosses ou dévers, nous prenons le temps de profiter de la nature

 

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Ces couches de roches blanches qui composent les montagnes, de loin, c’est Pamukkale mais sur des dizaines de km.

Ces chevaux livrés à eux mêmes un peu partout.

Ces cimetières d’un genre imprévu, on dirait un peu des villages de loin.

Tout d’un coup, 2 camions arrêtés au bord de la piste, c’est une grosse réparation, un essieu est démonté à même la piste. Combien de temps resteront-ils ici au milieu de nulle part avant de repartir ? Ils ne s’en soucient peut être pas, mais il faudra certainement compter en jours.

Il semble que les bus soient prévus avec leur dépanneuse dès le départ, nous en avons vues deux à 1 km d’intervalle.

Et là, on doit passer où ?

Mais quelle poussière ! Nous en faisons le plein dans tous les recoins de Pépère. Il en pense quoi lui ? Espérons qu’il n’en sera pas malade un de ces jours.

Malgré  notre inconfort, Marilou pense aux photos, c’est quoi cette fleur de la steppe ?

Bon, 12 heures de routes, plus de 250 km dantesques et la nuit qui tombe, on jette les armes et demain on recommencera…

Oh !!! Pépère est complètement sens dessus dessous, les placards, le lit et même la salle de bains.

Une bonne douche dehors après toute cette poussière, que c’est bon !…

Autour de nous, c’est comme en bateau, mais, là, c’est de la steppe à perte de vue sur 360°,nous seront tranquilles

 

Arrivée à Actau Kazakhstan

le 5 mai 2012

 

La mer a conservé son calme toute la nuit, apparemment, nous ne sommes pas plein de puces ni de poux, nous nous approchons du Kazakhstan, tout va bien.

L’homme qui semble être le second, nous offre le thé.

Un regret tout de même d’avoir passé l’Azerbaïdjan dans de telles conditions sur la fin.

Manquer tous les lieux historiques  parce que personne n’était capable de nous donner une date de départ du bateau. Impossible de bouger de Bakou.

Maintenant, c’est de histoire ancienne nous profitons un peu de la croisière. L’arrivée sur Aktau est beaucoup plus jolie que le départ de Bakou, la mer est belle, aucune trace de pétrole.

Commence maintenant une longue attente pour les formalités, le bateau est arrêté depuis 2 heures et nous sommes en salle commune avec nos 2 amis plus un passager Ouzbek. Un policier Kazak est déjà venu vérifier nos passeports puis plus rien, nous ne pouvons pas bouger. Bien sûr, nous n’avons toujours pas de restaurant et avons fait l’erreur de descendre nos bagages dans Pépère. Pas possible de retourner sans attirer l’attention, alors on a faim. Avant notre départ, nous avions bien compris que tous ces pays étaient très compliqués coté administratif et Michel s’était promis de rester calme, alors on attend…..

Finalement, nous sommes appelés à descendre par l’échelle extérieure du bateau, le long de la coque. En bas, un bus nous attend pour nous emmener à l’autre bout du port pour l’enregistrement. Au passage, nous passons prendre une femme militaire pour faire les papiers. Tout se passe bien, on nous indique la porte de sortie et nous attendons notre bus pour le retour au bateau. Point de bus! Ce n’est pas prévu dans la prestation…

Bien entendu, alors que nous sommes les seuls à la douane, personne  s’occupe de nous. Scott décide d’aller à pied au bateau, nous le suivons tous. Nous récupérons nos véhicules et nous voilà partis vers la sortie. C’est trop facile, Michel se doute qu’il y a autre choses.

Scott et Yan sont arrivés au poste avant nous, ils sont un peu tendus, mais tout semble bien se passer. Un militaire essaie le casque de l’un d’eux et ils sont libérés.

Pour nous, ce sera beaucoup plus compliqué.

Au même endroit, on nous demande de garer Pépère sur un parking plus loin. Ceci fait, plus personne ne nous adresse la parole… Michel va se renseigner et à l’entrée, l’homme demande  » le document ». C’est quoi ce document? Eh bien, , le document quoi!. S’en suit plus de 2 h de ruses pour avoir ce document. Michel a même attendu presque une heure pour des photocopies demandées par un bureau!!! C’est un comble, alors qu’ils ne font rien dans leur bureau, nous devons encore faire nos photocopies dans un bureau fermé à clef. Qui détient le pouvoir d’ouvrir ce bureau? Ils ne le disent pas.

Bien sûr, cela relate une petite partie de l’ambiance dans ces bureaux. Ah oui, encore un détail : une fois ce « document » en main, nous pensons passer la barrière, eh bien non! Il manque un tampon nous fait comprendre le militaire. Après lui avoir fait expliquer que nous ne pouvons pas savoir où est le préposé au tampon, il montre une direction avec des explications en Kazak. Comme d’habitude, impossible de comprendre ce qu’il dit et nous partons dans la direction qu’avait indiqué sa main. Impossible de trouver au milieu de tous ces hectares de bâtiments et de grues, alors que Michel descend de Pépère pour chercher, il ne sait trop quoi, le tout premier militaire que nous avions vu dans le bateau arrive.  Il ouvre la porte d’un baraquement métallique impossible à trouver, surtout fermé à clef et signe sans regarder le « document ». Il referme son bureau toujours à clef et s’en va.

En fait ce document est le papier d’importation temporaire de Pépère, nous sommes maintenant en règle. Scott et Yann ne peuvent pas en dire autant, mais ils ne le savent pas encore. En effet, les douaniers ont oublié de faire leurs « documents », bien trop occupés à regarder leurs belles motos. Toute la douane est en effervescence cet après midi pour essayer de récupérer leur connerie. Nous nous demandons ce qui se passera s’ils ont un contrôle routier ou pour sortir du pays avec leurs motos « non entrées dans le pays officiellement »…

19h, nous quittons ces pauvres gens et commençons notre route pour l’Ouzbékistan.

Crevés, nous faisons encore 50 km de route dont une trentaine totalement impraticable et nous passons notre première nuit au Kazakhstan seuls dans la steppe.

 

Le Kazakhstan était vu comme le vrai départ de l’aventure Mongole par Michel. Nous ne sommes pas déçus coté aventure.

 

 

 

Enfin un bateau

Le 4 Mai 2012

Après cette mauvaise nuit dans la rue, le gardien nous laisse enfin entrer dans le port. Nous préparons vite le petit déjeuner. Une voiture s’arrête à notre hauteur, un homme en costume en descend.  Et voilà, ça continu ! Il frappe et, est très désagréable. Michel pense qu’il va nous faire déguerpir, il le charge dans sa voiture pour aller au bureau. Il est OK pour nous garder la journée, mais il faut payer 6 manats (6 €). Pas moins de 3 personnes se sont relayées pour faire le justificatif.  Dans la cour, 7 ou 8, tous arrivés en Mercedes, semblent sur leur lieu de travail, mais ne font rien. Le patron leur parle méchamment, il semble que ce soit l’usage et personne n’en fait cas.

Nous faisons une bonne toilette avec lavage de cheveux en prévision de la traversée et Michel retourne au bureau.

Bonne nouvelle, il y a un bateau. Ce n’est pas pour autant qu’ils s’empressent de faire nos billets. Ils continuent  à ignorer Michel qui reste encore dans l’incertitude plus d’une heure.

Voila enfin le mieux habillé qui demande les passeports et la carte grise. Puis rien ne se passe. Plus de paroles ! Plus de regards ! Jusqu’à ce qu’il devienne sympathique et commence  les billets. En fait, il semble qu’il ait attendu que nous soyons seuls pour nous vendre les billets plus chers. Tout ceci en nous faisant croire que nous avions un tarif préférentiel et surtout, nous ne devons pas en parler. La Magouille… Pour les connaisseurs, nous avons payé 680 $ au total soit 500€.

Maintenant, c’est la douane, nos papiers sont lus, relus, vérifiés, revérifiés, recopiés 3 fois et scannés par plusieurs fonctionnaires. Nous sommes à nouveau pris en photo, au cas où nous aurions changé de tête depuis notre arrivée il y à 5 jours. Impossible de dire qu’ils ne sont pas sympas, mais, leur système n’inspire vraiment pas confiance et nous sommes heureux de pouvoir emprunter la voie ferrée … pour accéder au ferry..

Quel ferry ! On y monte à ses risques et périls, mais heureusement, les statistiques de naufrages nous sont favorables, c’est le seul point rassurant.

Pépère pour l’instant seul dans ce ventre noir, nous montons prendre possession de nos appartements. En haut, un homme prend nos passeports et nous fait asseoir dans une salle commune. Nous lui demandons notre cabine. Un peu plus tard, le second du commandant arrive et emmène Michel visiter celle, soit disant inscrite sur nos billets. Bien sûr, elle est totalement inhabitable. Pas grave, il en propose une autre en « première classe »… elle est à peine mieux mais, Michel échaudé par la première la trouve acceptable. Un supplément de 15 Manat est demandé.

Nous nous installons et Marilou fait tout son possible pour rendre la pièce hygiénique.

Mais, où sont passés nos amis avec leur moto ? Michel les a bien vus au bureau ce matin, mais pas sur le bateau. Depuis 11 heures ce matin, nous avons commencé les formalités, il est plus de 16 heures  et nous n’avons toujours pas quitté le port. Michel redescend au garage, le bateau est plein, à l’intérieur, des wagons et Pépère, c’est tout. Finalement nos deux motards arrivent passablement accablés. Au moment d’embarquer, ils avaient été refoulés.

Nous n’avions pas voulu prendre le risque d’un visa de transit pour l’Azerbaïdjan, sachant le départ des bateaux très aléatoire. Eux, en avaient un de 3 jours, beaucoup trop risqué lorsque l’on sait que rester dans le pays après la validité du visa est un délit. Ils en seront quittes pour plus de 3 heures d’allers retours en ville, des formalités, des amendes et des palabres  à n’en plus finir.

La mer est très calme, nous partons pour une vraie croisière sauf que la cabine est infecte et qu’il n’y a pas de « bouffe » apparemment.

Michel passe une heure agréable dans le poste de pilotage

 

On se fait promener.

Le 03 05 2012

Toujours pour augmenter nos chances, nous partons tôt pour le port.

Oui ! Oui ! Sur la photo, c’est bien le bureau pour acheter les billets, l’ambiance à l’intérieur, y est aussi austère. Il y a 3 hommes qui font le roulement et une femme qui compte ses billets toute la journée. Ils ne nous regardent surtout jamais, de peur que nous leur posions des questions.

Bref, c’est très lourd et Michel avance à petite voix une question. Toujours en lui jetant un regard en coin, il a la même réponse. « Today no ship »,. Hier ils avaient dit aujourd’hui alors, Michel insiste doucement pour en savoir plus. Les yeux au ciel, ils répondent « tomorow … » Une chose est sûre, on les emmerde…

Cette fois-ci, nous ne lâchons pas le morceau et campons avec Pépère devant le bureau. Marilou sympathise avec l’épicier.

Rien y fait du coup, ils ferment le bureau. Alors nous abandonnons.

En repartant, un jeune lave la route devant son restaurant. Michel lui demande de faire le plein de notre réserve. OK pas de problème ! Quand il voit que Pépère ne se rassasie pas, il se demande où va l’eau. Super, il  met au moins 120 litres pour compléter le plein. Nous sommes tranquilles pour une semaine.

Que faire ?  Nous avons déjà trainé 3 jours dans Bakou. Nous cherchons  un bar avec wifi et prise électrique pour mettre à jour le site. Tiens, là on sera bien ! Le wifi est rapide, nous sommes dehors, la vie est belle. Attirés par le coté relax de cette terrasse de café, nous oublions que nous avons besoin de courant. Le PC ne tarde pas à stopper, batterie vide…

Une équipe de journalistes de la chaine d’état passe par là, Michel est interviewé sur le choix de Bakou pour l’Eurovision. En fait, il s’en moque un peu mais répond avec courtoisie aux questions.

Nos amis Scott, Yann et le cycliste arrivent, ils ne sont toujours pas partis non plus. Evidemment puisqu’il n’y a pas de bateaux ! Enfin, nous pouvons ainsi vérifier que nous ne sommes pas « menés en bateau » Le doute commençait à s’installer.

Elchad déjà vu hier, vient s’asseoir à notre table et nous voilà partis dans de grandes discussions. Il est un peu dans le tourisme, il nous explique ce que nous avons manqué à cause de ce  « foutu ferry ».

Il est fan de Patricia Kaas et décide de nous emmener dans un pub, boire quelques bières en écoutant son idole. Le temps passe, on discute musique, politique, société, il est intéressant.

Il est presque 10h, une dernière visite de la ville de nuit en sa compagnie et nous retournons au port. Le gardien nous refuse l’accès, mais, pour être sûrs de partir « au cas où… », Nous dormons dans la rue qui mène au bureau.

Très mauvaise nuit avec un bruit terrible, des camions sont passés toute la nuit. Michel ne s’en sort pas trop mal avec ses boules « Quiès ».

L’attente

Le 2 mai 2012

Réveil au même endroit qu’hier, le vent de folie que nous avions la veille, s’est calmé et  l’ horizon est enfin clair. Sûrement que la tempête a retardé les bateaux.

Nous sommes confiants et pensons avoir un ferry aujourd’hui.

Eh non, arrivés au bureau de la compagnie, l’homme qui était déjà là hier, nous dit qu’il n’y a pas de bateau aujourd’hui. Demain qui sait?

Voyant notre contrariété, il nous propose de repasser ce soir à 17h et que peut être…

Direction la ville pour visiter encore un peu. Pépère bien garé le temps de notre balade, nous entendons : « Michel! » Tiens, voilà Scott et Yann, nos deux motards. Mais, vous n’êtes pas partis? Non! Ils sont allés payer une taxe imprévue dans la ville, nous n’avons pas tout compris mais, du coup, ils ne partiront que demain, « may be… » (peut être). Nous faisons la photo souvenir et « à demain! »

La rue n’est pas intéressante, alors, nous reprenons Pépère pour aller plus loin. Nous tournerons dans la ville sans pouvoir nous garer pendant une bonne heure et demie, désespérés, notre calvaire se termine enfin en bordure de la Caspienne et nous pourrons ainsi apprécier la promenade au bord de cette mer nacrée (par le pétrole).

Nous allons chercher un peu de wifi au restaurant. A notre grande surprise, nous y trouvons également une viande extra, ce « steak house » est vraiment à conseiller, dans une rue en sous-sol, juste à coté de l’ambassade de France.

Ambassade devant laquelle nous passons juste au moment où deux employés arrivent.

Nous leurs racontons notre mésaventure de la veille. Ils confirment qu’ici, on ne rigole pas avec les photos. D’après eux, la tenue de l’eurovoision ce mois à Bakou est pour beaucoup dans l’accueil que nous avons reçu des autorités depuis notre entrée dans le pays.

16h, retour au bureau de la compagnie du ferry. Michel se fait remballer, Il n’est pas 17 h!

Ok ok, on revient dans 40 mn. Le problème est, que 40 mn plus tard, le même homme disposant des mêmes informations,  dit qu’il n’y aura pas de bateau ce soir Grrrrr. Ce système à la soviétique nous gonfle un peu.

Michel, malgré toutes nos précautions alimentaires, n’est pas bien ce soir, alors, retour sur notre plage préférée.

 Encore une fois, assez vite, nous sommes cernés par la police. Comme toujours, Michel prend les devants et va à leur rencontre suivi de près par Marilou qui n’est plus à l’aise avec nos amis depuis hier.

Nous expliquons, que nous dormirons ici et dès que nous aurons un ferry, nous leurs foutrons la paix. Ils ne comprennent pas tout, il est vrai qu’ ils ne doivent pas voir souvent des occidentaux faire du camping sauvage dans leur ville…le plus gradé semble d’ailleurs désappointé face à notre naturel « apparent ».

Soirée à l’abri des moustiques, demain, un ferry peut être….