3300 mètres

Le 2 juin 2012

Ce matin, nous traînons un peu pour profiter du calme.

Un berger à cheval dirige ses moutons à grands coups de galop.

Avant midi, nous reprenons la direction de Bichkek, nous nous attendons à une grosse étape de montagne.

Merci à cet aigle qui prend la pose assez longtemps pour que nous changions d’objectif.

Michel refait sa provision de miel.

Il fait chaud, alors profitons de l’eau des montagnes, sauf qu’elle est glacée, nous n’insistons pas.

Au fur et à mesure que l’on monte, nous trouvons comme dans le Pamir, le monde des éleveurs avec leurs  yourtes.

Yourte en cours de montage

Il y a même des villages, rue de yourtes

Depuis ce matin, nous essayons de fraterniser avec tout ce petit monde, mais nous sentons très nettement une distance. Dans ce cas, nous n’insistons pas, nous commençons à comprendre les conseils de prudence.  Peut être qu’ils sont très gentils et discrets, mais leurs visages ne laissent pas passer d’émotions.

En clair, ils sont déconcertants et même pas très rassurants.

Marilou achète son fromage en boulettes, très pratique à conserver et pour grignoter.

Heureusement que Pépère a été réparé, même mal… La montagne qui nous avait été annoncée, est énorme !

Nous sommes passés de 41 degrés hier à 4 degrés au sommet!

Quel spectacle ! La largeur des vallées avec la hauteur des montagnes nous impressionnent, il n’y a plus d’échelle, ce qui nous semble près, est très loin.

Pour mériter  ça,  il nous faut passer deux cols à 3300 mètres. Pas de problème pour Pépère, mais avec ses 3,5 tonnes, voire plus, la première est souvent de rigueur dans les descentes annoncées à 12%.

Pour ceux qui connaissent, c’est la route des Trolls en Norvège fois 2. Avec en prime, un long tunnel, étroit, tout noir et en descente !  Pour couronner le tout, le faisons derrière un camion qui fume son gasoil.  Claustrophobe s’abstenir….

On n’a pas fini notre ouf de soulagement que s’offre devant nous une route qui ressemble plus à une piste noire de ski, qu’à une route. Le poids, le poids toujours le poids, les copains nous avaient pourtant prévenus.

Oui, on est responsable de notre lourdeur, alors il faut assumer.

Entre temps, la vallée est devenue très étroite, nous sommes totalement écrasés par le décor, mais qu’est ce que c’est beau !

L’horizon se dégage et revoilà la plaine, nous sommes à 85 KM de Bichkek, on finira demain

De plus en plus beau

Le 01 mai 2012

Les occupants de la bergerie en bas, ne sont pas venus nous voir, ils sont apparemment plus discrets qu’en Ouzbékistan.

Nous repartons dans nos montagnes en direction d’un grand lac de barrage.   Le décor est de plus en plus fabuleux, dès que l’eau a un peu de profondeur, elle devient d’un bleu clair étonnant.

Nous avons de plus en plus de mal à avancer, sans cesse, nous éprouvons le besoin de nous arrêter pour regarder et faire des photos.

Tiens ! Deux cyclistes…

Vu leurs têtes d’européens, nous avons certainement beaucoup de choses à nous dire, alors on s’arrête.

Sarah et Mathias sont belges. Ils sont partis en Janvier par avion jusqu’en Grèce et depuis ils pédalent : Turquie, Iran, Turkménistan, Ouzbékistan et maintenant Kirghizstan. Ils sont jeunes et n’ont rien préparé, ils avancent au jour le jour et ne savent jamais de quoi sera fait le lendemain. Pour l’instant, ils sont là et n’ont pas d’autre visa. Ils parlent de la Chine ou de la Mongolie. Nous leur laissons une bouteille d’eau et continuons notre route.

Dans la descente, ils nous doublent sans effort mais dans la montée suivante, c’est une autre histoire…

Regarde là bas, y a deux véhicules ! Des baroudeurs ?

Nous les rejoignons, cette fois c’est un suisse, son fils et un anglais avec un drôle de camion. Ils reviennent du Pakistan par la Chine. Une pause discussion et on repart.

Tiens, un resto ! Pour 4 ou 5 euros les deux, je ne vais pas cuisiner ! dit Marilou.

OK

Le repas terminé, l’aubergiste remplit la réserve d’eau de Pépère et nous repartons.

.

Nous avons décidé de ne pas nous poser trop tard il faut commencer à chercher un coin. Michel voit une petite route qui part à l’autre bout du lac, nous la prenons et 1 h plus tard, nous sommes installés pour la nuit au bord de l’eau, complètement isolés, seules deux bergeries au loin nous tiennent compagnie.

Comme toujours dans ce cas, tous nos sens sont en éveils et nous découvrons une voiture garée sur une colline.

Qu’est ce qu’ils font ? Regarde, ils restent dans la voiture.

Oui, ils nous observent !

La surveillance dure encore un bon moment  jusqu’à ce que deux autres personnes arrivent du lac.

Regarde, y en a d’autres qui arrivent !

Michel fait une photo avec le gros zoom, nous la regardons…

C’est surement des ouvriers agricoles ou des pêcheurs qui remontent vers la voiture venue les chercher !

Encore un bon quart d’heure et plus personne ne trouble notre tranquillité.

 

Le voyage peut continuer.

le 31 mai 2012

Nous retournons au garage qui a fait la réparation et exigeons une solution pour réparer.

Nous chargeons à nouveau les deux jeunes et un peu plus tard, nous sommes à la merci d’un autre garage qui fait toutes les vérifications d’usage. Il ne trouve pas.

Il ne nous reste que notre joker : Téléphoner en France à notre spécialiste « Modul Auto ».

En 8 mn nous avons passé tout en revue et comme il ne voit pas non plus d’où vient le problème, il nous conseille de vérifier si ce n’est pas tout simplement, un problème de voyant qui reste allumé par erreur.

Eh oui, c’est bien ça. Michel referme le capot et le voyage peut enfin recommencer.

Avant, nous devons refaire nos pleins, vidés la veille… Le russe Gazprom nous a été conseillé pour sa qualité. Une fois à la station, comme toujours, nous payons d’avance et l’opérateur met en route la pompe qui s’arrête automatiquement quand la somme payée est servie.

Encore un pauvre pompiste qui n’écoute pas nos conseils et prend une grosse douche au gasoil, (Pépère) refoule. Nous avons payé 7000 soms mais la pompe s’arrête à 4000, Michel va au bureau et pique une grosse colère, de très mauvais cœur, l’employé face à l’ordinateur, remet en route. Retour vers notre pompiste et la pompe s’arrête à 2000!!!

4000 plus 2000= 6000, il manque encore 1000…

Passage à nouveau par la caisse où la colère de Michel est encore montée. Le chef arrive et tous, essayent de nous faire croire que le compte y est mais Michel passe derrière la caisse voir sur  l’ordinateur et les explications ne sont pas bonnes.

Ils finiront par mettre le solde.

Direction Bichkek la capitale. En route, nous avons décidé de décompresser après ces journées de problèmes mécaniques.

 Ici, c’est la culture du riz.

 A midi, ce sera resto et quel resto!

Michel sert le « Tchaï »

La sieste se fait sur place.

 La montagne commence avec ses lacs de barrage

Un gros orage arrive avec son cortège de chute de pierres et de rigoles, la nuit va arriver il nous faut bivouaquer, mais entre ces falaises, pas question….Marilou vient de voir tomber deux grosses pierres devant nous.

Au détour d’un virage, nous apercevons une éclaircie, enfin de l’espace, nous dormirons entre des petits bâtiments en ruines face à la montagne avec une superbe vue sur un lac.

ah ce gasoil

le 30 mai 2012

Avant de partir, Michel décide de faire démonter à nouveau les deux injecteurs en grève.

Cela prendra une heure, mais rien n’y fait, nous avons toujours 2 cylindres en moins.

Nous sommes donc contraints de remonter le col pour descendre sur Osh.

Il nous faut plus d’une heure et demie pour faire les 15 km en deuxième courte avec souvent en première courte.

Bien sûr, à cette vitesse, Marilou a le temps de faire des photos en roulant.

Enfin voilà le col,

nous pouvons laisser descendre Pépère tranquillement. Dans la nuit, un  violent orage a transformé la route et nous ne la reconnaissons plus.

Hier, le mécano nous a laissé une adresse à Osh pour réparer, chez « Dorane ». Il nous dit que c’est un super, alors, nous n’avons guère le choix et le cherchons.

Nous demandons à plusieurs personnes qui ne le connaissent pas.

Ça promet!

Nous avions le téléphone, alors un taxi appelle et nous le suivons. Impossible de savoir ce qui se passe, mais il ne le trouve pas et nous laisse dans un garage.

Ce garage ne fait pas le diesel et nous devons chercher ailleurs. Il téléphone à notre numéro et il nous indique la direction. Nous demandons à plusieurs passants et il est de plus en plus évident que nous n’avons que le prénom du garagiste et bien sûr personne ne le connait…

Un Kirghiz très sympathique pense connaitre et nous le suivons. Arrivés à destination, il faut se rendre à l’évidence. Nous ne trouverons pas Dorane!

Mais, après le choc causé par la vision de ce garage

, nous restons ici et leur confions Pépère.

Le patron et deux jeunes se mettent au travail et le verdict tombe.

Deux injecteurs sont morts.

Instant assez glacial, ont ils de quoi réparer?

Oui ils ont des injecteurs de récupération qu’ils calibrent pour notre moteur.

Dans deux heures tout sera terminé.

Le plus grand crache sans arrêt au pied de tout le monde, le jet est soigneusement étudié pour aboutir à l’endroit précis qu’il décide. Personne n’y prête attention, ici, pratiquement tous les hommes font pareil. C’est franchement dégeu…

Encore une précaution pour éliminer un problème futur, peut être que le gasoil est responsable de la panne, alors nous le vidons complètement (en tout 170 litres  perdus…), ils nous mettent 20 litres pour aller jusqu’à la pompe.

Nous pouvons partir. Le moteur tourne comme une horloge.

C’est quoi ce voyant encore!

En fait, c’est le voyant des bougies de chauffe.

Pourquoi ce voyant reste allumé?

Electricité, nous pas réparer!…

C’est un comble, ils nous mettent en panne et s’en lavent les mains.

Vous avez créé le problème, maintenant à vous de réparer. L’un d’eux monte avec nous et nous emmène chez un électricien auto.

Malheur, encore un bouiboui avec un jeune qui manifestement ne connait pas le diesel.

Décision est prise de retourner sur le parking du « Tes Guest Housse », pour le reste, demain il fera jour.

Sur place, ce petit hôtel très réputé dans les guides n’a ni eau ni toilettes suite à l’orage d’hier. Nous on s’en fou, nous avons tout ça dans Pépère, pour les clients des chambres, c’est autre chose…

Le Pamir

le 29 mai 2012

Ce matin, Michel a changé son pré filtre à gasoil sur les conseils de Denis et Jean Luc avec qui nous avons beaucoup discuté hier soir sur skype.

Vers 10 h Louis et Petra arrivent et nous partons comme prévu dans les montagnes du Pamir à la frontière chinoise.

Pépère semble aller beaucoup mieux. La galère est peut être finie mais la pente s’accentue et nous ralentissons dangereusement.

Pour l’instant, nous profitons du spectacle et c’est vraiment superbe.

Le cheval est roi, il sert de moyen de locomotion jusqu’à un âge avancé. La vue de ces cavaliers donne une impression de noblesse qui force le respect.

Peu avant d’arriver au col, ce sont les yourtes qui donnent de la vie au décor. En effet, dès les beaux jours tous ces nomades de cœur, reprennent leurs habitudes ancestrales et s’installent ici avec familles et bétail.

Il y a aussi les yourtes « restaurant » et les yourtes « épicerie », une extraordinaire animation règne dans ces montagnes.

Nous avons l’impression d’être déjà en Mongolie. Peut être un signe, car maintenant nous avons des doutes sur la suite de notre voyage.

Pépère arrive très péniblement au sommet.

Nous nous arrêtons pour prendre une décision. Au fond de lui, Michel serait bien redescendu à Osh, mais Louis propose d’aller nous chercher un garagiste plus loin. Nous nous laissons convaincre et attendons dans ce décor de rêve.

Trois quarts d’heure plus tard, ils arrivent avec 2 mécanos chargés dans leur Toy.

On ouvre le capot:

 » ,&:fi%:clutch » ?

ils semblent demander quelque chose…

Après leur avoir proposé du sopalin, ils font des gestes plus précis.

Une clé ? Bien sûr, qu’est ce qu’on est bête…

« &€+8tdh^¥π√ »?

Ah un tournevis!

Bien sûr, ils ne vont pas réparer sur place alors nous décidons de continuer jusqu’à leur garage. Pour bien comprendre la panne, celui qui semble le chef demande à prendre le volant.

Michel donne son accord. Problème, il ne sait pas conduire, il lance Pépère dans la descente à 12% avec le pied sur le frein, quand il veut passer la 3ème ,  Michel essaye de lui faire comprendre que non. Qu’à cela ne tienne, il débraye et descend  au point mort toujours le pied sur le frein. Avec nos 3.5 tonnes, c’est la sortie de route assurée. L’odeur des freins monte alors Michel ordonne l’arrêt du véhicule et prend le frein à main. Il était temps…

Nous descendons pour changer de pilote et ils ne peuvent que constater l’ampleur de leur connerie, les disques de Pépère fument comme des cheminées de locomotive.

On a eu très chaud…

Sur place, malgré leur petit garage, ils semblent bien compétents.

Le démontage commence, ils iront jusqu’à démonter les injecteurs pour les nettoyer. L’espoir renaît..

Tout d’un coup, ils ont faim, ils nous invitent à leur table : une grosse omelette et du pain feront le repas, une assiette pour tous et presque pareil pour le verre.

Finalement, il y confusion, la note, elle est pour nous… 4€

Si ça doit leur donner la pêche pourquoi pas !

Entre temps, Louis et Petra ont décidé de continuer, on se retrouvera demain.

Pendant ce temps, Marilou photographie.

Cet enfant travaille, il ramasse des bouteilles plastiques pour sa mère assise pas loin…

3 heures passent puis nous remettons le contact.

Michel tourne la clé avec un peu d’appréhension.

C EST PIRE QU’AVANT….nous n’avons plus que 4 cylindres sur 6.

Quand le chef essaie de nous dire que ça va, mais que Pépère est trop lourd, nous comprenons que nous avons fait le tour du personnage, il est préférable d’essayer de retourner à Osh.

Il est tard et la station voisine pourra bien nous accueillir sur son parking arrière pour la nuit.

L’endroit « paraît » calme, eh bien non ! Nous sommes réveillés en pleine nuit par des soulards qui en plus viennent à  nos cotés, tous phares éclairés.

Petit moment de pression, mais nous constatons qu’en fait, nous ne les intéressons pas du tout. Savent-ils seulement que nous sommes là…

L’administration

Très mal dormi à cause du bruit, nous sommes en route pour le Kirghizstan. Avant nous devons poster des cartes postales. Aussi bizarre que cela puisse paraître, nous n’avons pas pu nous faire comprendre à l’hôtel.Dans la petite ville suivante, nous demandons à plusieurs passants, ils semblent tous ne pas comprendre notre question.

Poste ?

Finalement, on nous indique une direction. Arrivés pas très loin, nous redemandons la

poste.

Toujours la même incompréhension..

Comment peut bien se dire la « poste » en Ouzbek ? Pourtant, à chaque fois, nous montrons nos cartes postales.

Ah, un nouveau passant:

La poste?

Posta?

Oui !

Le fin mot, ici, poste se dit posta, c’est tout, mais ça suffit pour leur poser un problème.

Nous sommes au bureau de poste, mais rien n’est gagné.

Au guichet, deux femmes attendent derrière une vitre, nous donnons nos cartes postales.

Elles prennent les cartes, et se regardent longuement. Manifestement, elles ne savent pas que faire de ces bouts de cartons.

Finalement elles nous les rendent. Qu’est ce qu’il se passe encore?

Nous essayons de les faire parler, il semble que le timbrage ne soit pas bon. Alors vendez nous des timbres!

En regardant le plafond, elle nous fait comprendre qu’elle n’en a pas. C’est un comble pour un bureau de poste, oui mais ici, ce n’est pas la poste, c’est la postA

Un homme rentre et nous demande de déplacer Pépère. Il parle anglais.

Ok, mais avant, expliquez nous pourquoi elles ne veulent pas de nos cartes!

Il prend notre dossier en main et finalement une des deux préposées sort un tarif, regarde et nous demande 2000 soums.

Comme hier, lorsque la station d’essence, fermée pour cause de citerne vide, a ouvert lorsque nous avons dit que nous voulions 170 litres. Manifestement, ils trouvent tous les moyens pour ne pas travailler ici. Nous ne parlons bien sûr pas de ces femmes qui par centaines, travaillent une pioche à la main dans des champs de plusieurs hectares.

Nous voilà devant le poste de douane, comme d’habitude, nous passons devant la file de camions et seuls, deux véhicules de touristes attendent.

Super, ça va aller vite!

Non, non, nous reconnaissons le premier des deux.

Tiens, ça va?

C’est un des camping-cars français, le dernier…

Ils font ch…., on est parti à 7 h pour être en avance et ils nous prennent un par un avec 1 h pour chacun!

Fort de ce renseignement, nous savons que ce sera long alors, on ne s’excite surtout pas, le spectacle des piétons qui attendent nous permet de passer le temps, des rangées de femmes assises par terre avec leurs enfants sur les bras, des « papy » qui cherchent l’ombre qu’il n’y a pas et un espèce de bandit mongol, gros comme un hippo. En le voyant, nous décidons de vérifier sous Pépère qu’aucun paquet suspect n’a été glissé.

Pépère est le seul moyen de se mettre à l’ombre, alors quelques uns dont des femmes, viennent s’installer autour.

Le militaire de service les chasse à chaque fois, il est également très dur avec les femmes et les papy qui cherchent un peu de bien être dans la poussière avec plus de 40 degrés. Marilou a l’impression de voir ceux qui canalisaient des files d’êtres humains vers des wagons il y presque 70 ans.

Comme prévu, 2 heures plus tard, la grille s’ouvre et nous pouvons avancer.

Tout se passe bien, mais nous devons passer par 4 bureaux. C’est long, très long, lorsque nous prenons un peu d’avance, ils posent les papiers et soit sortent du bureau, soit ne nous regardent plus. Certainement, que la consigne est de nous garder 1 heure, alors on attend.

Maintenant il ne reste que la fouille du véhicule. Pour ça, ils sont 3. Une fois à l’intérieur, le supérieur enlève sa casquette et met le chapeau de Michel, ils se prennent

en photos et demande à boire (un alcool, vodka)

Nous n’en avons pas, de l’eau si vous voulez!

Ok pour de l’eau.

Nous n’avons pas le droit de les prendre en photo, dommage.

C’est enfin fini, voyons maintenant comment les Kirghizes vont nous manger. Derrière la grille, Michel va à pied au bureau, il commence la queue. Sous ses yeux, le militaire chargé de faire avancer les gens tape sur la poche d’un homme, celui ci met vite sa main dessus mais rien n’y fait, le militaire met sa main dans la poche et retire une pile de billets. Ils vont immédiatement dans sa poche malgré les protestations de l’intéressé.

Certainement que nous dérangeons alors, il demande : « touristes » ? Il nous fait passer devant tout le monde et s’arrange pour que nous ayons passé cette frontière le plus rapidement possible.

Pour aller plus vite, il ne voulait même pas que nous fassions les formalités d’importation  de Pépère

Michel l’exige et le papier sera fait. Est ce le bon? On ne peut pas savoir.

Etape imprévue, nous sommes maintenant au Kirghizstan.

La première ville est Osh, nous avons décidé de dormir ici au « Tes Guest house »  où, arriverons demain matin Louis et Petra. Impossible de le trouver un autre semble bien mais complet. Finalement après un repérage assez peu encourageant pour un garage demain, nous trouvons vers 8h notre fameux « Tes Guest house » qui est complet. Peu importe, nous seront très bien installés dans son parc sous les arbres

Quelle journée encore!

on a perdu Louis et Petra

le 27 mai 2012

Au réveil, toute la famille est là, des grands parents aux petites enfants. Nous sommes dimanche, ils sont tous venus chez les grands parents pour passer la journée ensemble.

Quand on dit « chez la grand mère » c’est en fait, sur le terrain où  ils vivent. Tout est installé dehors, un lit, un placard et le feu pour cuisiner.

 Certainement que la présence de ces européens sur la propriété a éveillé leur curiosité.

Toujours est-il que nous passons également un bon moment.

Souvent, il nous faut refuser l’invitation pour le repas de midi. Ils sont vraiment charmants, mais l’hygiène est parfois trop limite, surtout pour Michel …

Nous partons sur Ferghana chercher un diéséliste, nous devons nous faire une raison. IL N’Y EN A PAS! Il est vrai que dans ce pays, les voitures roulent soit au gaz soit à l’essence.

Il est décidé en accord avec Louis le nouveau chef de l’équipe, d’aller comme ça jusqu’au Kirghizstan, paraît-il que là bas, ils roulent à 90 % au diesel. On verra bien…

Les deux 4×4 partent, Michel derrière, en  direction OSH à 70km, une petite ville un peu avant la frontière.

Suite à un gros malentendu, nous avons perdu nos camarades de route. Chacun cherche l’autre avec des allers retours sur parfois 20 km.

Enfin des nouvelles, Louis et Petra sont sur le parking d’un hôtel à Andijan. Pour nous aider à les trouver, les Ouzbeks nous envoient d’un coté puis de l’autre comme d’ habitude, nous ne comprenons rien.

Ah, voilà deux types au bord de la rue! Encore une explication incompréhensible et finalement, un  nous propose de monter.

Ok, Marilou se pousse et voilà notre homme tout en sueur à coté d’elle. Au milieu de ses odeurs de transpiration, nous détectons celle de l’alcool, Assez vite, il s’avère qu’il souhaite nous emmener chez lui. Vu son comportement assez inquiétant, Michel décide de le faire descendre. Il nous emmenait bien ailleurs….

Un peu plus loin, un autre avec un dossier à la main, nous emmène à destination toujours installé à coté de Marilou.

Regarde, c’est Louis qui nous appelle. Il est déjà sur le parking d’un hôtel où y sont également les campings cars français. Nous payons 7 euros pour stationner avec l’électricité.

Soirée resto, piscine et internet..

Ferghana la soie

le 26 mai 2012

Après une nuit pendant laquelle, tous les mauvais plans de secours sont étudiés, il nous faut repartir à l’assaut de cette foutue montagne. Encore 4 km et, ce sera la descente  dans la vallée. Peut-être pourrons nous réparer à Ko Can.. En tout cas, nous n’avons toujours pas revu nos espagnols.

La descente se passe mal, Pépère fume toujours beaucoup, au plat et ça va mieux….

Au bout d’une ligne droite, un contrôle de police. Alors que nous allions présenter nos papiers, le policier sourit et nous montre le parking après le poste.

Tiens ! Revoilà Louis et Petra, ils ont passé la nuit ici.

Bonjour Louis je crois bien que le moteur est mort!…Dit Michel.

Fait voir, mais non! Il n’est pas mort, c’est normal qu’il fume bleu si le gasoil arrive mal.

Ah bon!

Il est vrai que Michel ne connait rien au diesel, mais, entre hier et aujourd’hui il a beaucoup appris.

C’est pas tout, qu’est ce qu’on fait!

Heureusement, Petra nous a organisé la journée

Arrivée à Ferghana, la décision est prise de faire laver nos « machines »

Un peu de provisions pour la suite sur le marché. Le coté asiatique se fait de plus en plus remarquer.

La vallée de Ferghana est réputée belle dans les guides, nous la trouvons plutôt quelconque..

Pas très loin, nous faisons comme tout le monde, nous allons visiter une fabrique de tapis et vêtements en soie. En fait, c’est plutôt un musée vivant. Certainement que dans le passé, cette fabrique travaillait, vu le nombre important de métiers à tisser, mais aujourd’hui, à chaque étape, des ouvrières spécialisées se mettent sur leur poste pour nous.

Déroulement du cocon

Teinture

Mise du fil sur bobines

Tissage

Malgré cela, nous apprécions cette visite qui explique vraiment bien ce métier depuis le cocon (celui ci peut donner jusqu’à 20 km de fil), la teinture jusqu’au tissage.

Après le passage par la boutique, nous serons plus légers de quelques milliers de soums mais beaucoup plus instruits.

Pour ce soir, Michel prend la tête des Toy et on tourne à gauche et à droite, là, c’est un cul de sac finalement, nous bivouaquons à 4  km de la frontière Kirghiz près d’une bergerie, rafraichis par les montagnes environnantes.

Pépère n’avance plus

25 mai 2012

 

Avec nos nouveaux amis, nous avons décidé de nous retrouver à Ferghana après qu’ils aient récupéré leurs visas.

Nous faisons une erreur de direction et un barrage de police nous remet sur le droit chemin 1 km avant la frontière KAzak.

80 km après Tachkent, la route devient plus intéressante, mais Michel a de plus en plus des doutes sur la santé du moteur de Pépère. Il plafonne à 78 km alors, que la route est pratiquement plate.

Enfin la montagne, quand on vient de faire 2000 km dans la steppe et le désert, on apprécie  le décor. La verdure, l’eau propre, c est du bonheur !

Pour peu de temps!

Malgré toute sa bonne volonté, Pépère ne monte plus. Les camions ont du mal également, nous pensons que, peut être, la côte est trop raide, nous n’arrivons plus à juger. Troisième, seconde, première  jusqu’à la première courte. Jamais nous n’arriverons au sommet de cette montagne!

Les animaux de « l’autoroute » nous regardent passer avec incrédulité.

C’est pas vrai, le moteur doit être en train de lâcher!

Une fumée bien bleue nous accompagne maintenant. Il semble trop risqué de continuer. Demi-tour à la descente et 300 m plus bas.

Rentre là dedans ! Lance Marilou.

Bonne idée, nous entrons dans la propriété de la DDE du coin.

Tout de suite, nous sommes pris en charge un peu plus tard, leur spécialiste du diesel arrive et se met au travail, 2 heures durant, il démonte, remonte et vidange tout ce qui peut l être. Michel part plusieurs fois tester le travail, c est mieux, mais pas encore bon…

La nuit arrive et le mécano décide de démonter le mécanisme au dessus du filtre à gasoil. Toutes les rondelles et les ressorts lui sautent à la figure. Tout est dans le moteur et sous Pépère. Nous voilà beaux!

Pendant ce temps, Marilou est chouchoutée  par l’équipe et nourrie par le cuisinier.

 

Quelle patience ils ont ces mécanos ! Il remet tout en place encore 2 ou 3 trucs et le test est bon (à peu prés). Mais la sournoise fumée bleue est toujours là…

Le directeur arrive et nous confirme que nous sommes les bienvenus.  Il nous propose l’usage de ses toilettes et de sa cantine. Michel lui fait comprendre que nous sommes bien installés dans notre maison roulante et pour qu’il n’ait pas de doutes, nous lui faisons visiter Pépère.

La soirée se termine dans le réfectoire des hommes, heureusement, nous n’aurons pas à partager le repas. Michel est néanmoins obligé de boire un alcool incroyablement fort, le carburant de notre mécano « Obide » A chaque fois, la discussion est compliquée mais sympa.

Nous allons nous coucher un peu en souci malgré tout.

Récupération Pépère

Le 24 mai 2012

Aujourd’hui, nous avons deux objectifs : aller chercher nos visas Kirghiz et Pépère. Comme souvent à l’hôtel, nous faisons un peu d’internet et bien sûr, nous nous mettons en retard.

Nous avions rendez vous à 10 h à l’ambassade mais il est déjà 10h30 et nous devons encore y aller. Espérons qu’ils ouvrent plus d’une heure le matin ! Dans ces pays, on ne sait jamais.

Arrivés devant le poste de police qui garde l’entrée, le policier qui n’arrive pas à se faire comprendre, sort de sa cabine et vient nous faire lire le panneau.

Ouverture à 14H alors que nous avions rendez vous à 10 !… C’est comme çà dans ces pays.

Bon, ce n’est pas grave, on va chercher Pépère.

Oh là là, ces ces lames qu’ils nous ont mis ? on les avait déjà vues hier mais quand même…  Elles sont un peu plus étroite et le cintrage n’est pas le même.

Pas de problème, on vous a mis deux lames de camion russe ! Nous disent-ils

Ah bon,  l’ensemble n’est pas très cohérent, mais si c’est solide alors, on verra bien ! De toute façon, ici, on n’a pas trop le choix.

Sur le retour, le moteur semble ne pas tourner aussi rond qu’avant. Auraient-ils fait une connerie en faisant la révision ?

A 14h nous sommes à nouveau devant l’ambassade Kirghiz et sans pénétrer dans l’enceinte, nous attendons notre tour, dehors comme tout le monde. Ils ont nos papiers et l’attente durera dans la rue avec les policier 1h30.

De retour à l’hôtel, nous retrouvons Louis et Petra. Ce soir, nous mangeons tous les 4 au resto.

Pour 9 euros chacun, ce qui fait tout de même 120 000 soums au total. Au moment de l’addition, commence le travail fastidieux du comptage…